Du côté d'ArcelorMittal Florange, l’arrêt des installations n’aura duré qu’une semaine, mais la reprise amorcée le 25 mars se heurte à des craintes et à des résistances. Les syndicats n’ont pas levé le droit d’alerte « danger grave et imminent » déposé par la CGT. « Nous ne sommes ni médecins ni spécialistes, et nous ne pouvons que veiller aux mesures de sécurité mises en place pour protéger les salariés », indique Julien Walterspieler, délégué CFDT, organisation majoritaire sur le site mosellan. La direction, qui fait état de deux cas avérés de Covid-19 et de cinq cas suspects, assure avoir mis en place un protocole extrêmement rigoureux. Elle a instauré dans chaque équipe une « vigie sanitaire », responsable du suivi des consignes sanitaires, et une formation aux gestes barrière. Le site de 2 500 salariés ne dispose pas encore de masques, mais il propose une prise de température avant chaque journée de travail et distribue du gel hydoalcoolique.

Ces mesures n’ont toutefois pas suffi à rassurer pleinement les salariés : de source syndicale, l’absentéisme se monterait à 25 % chez les ouvriers et atteindrait 40 % parmi les 300 salariés de la cokerie, équipement voué à la fermeture à court ou à moyen terme. Les chaînes de packaging, qui fournissent l’acier pour les boîtes de conserve, tournent en revanche à plein régime. ArcelorMittal Florange souligne le caractère vital de cette production, ainsi que la nécessité d’honorer les commandes d’acier automobile en cours et d’anticiper la reprise.