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Malaise dans les entreprises publiques

Liaisons Sociales Magazine, février 2010 | Conditions de travail | publié le : 04.02.2010 |

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Libéralisation oblige, La Poste, EDF, France Télécom et consorts se transforment à marche forcée. Pour les salariés, les remises en cause s’avèrent pénibles.

 

Je vous demande […] de veiller tout particulièrement à la politique de votre entreprise en matière de gestion et d’accompagnement des salariés… » Fin septembre, Christine Lagarde envoyait un courrier aux grands patrons d’entreprises dont ­l’État est actionnaire. La ministre de l’Économie les sommait de sortir la lance à incendie pour s’assurer que le brasier social en cours chez France Telecom ne risquait pas de se propager dans leurs murs.


Restructurations drastiques

Une initiative révélatrice de l’inquiétude du gouvernement qui, employeur indirect de centaines de milliers de salariés d’entreprises publiques, sait bien les mutations qu’ils vivent. Qu’on en juge. Changement de statut de La Poste, perte du monopole de la Française des jeux, restructurations drastiques des entreprises d’armement Nexter (ex-Giat) et DCNS (ex-Direction des constructions navales), fin des monopoles sur le transport ferroviaire et la distribution d’électricité, fusion de Gaz de France et de Suez
La liste des bouleversements à l’œuvre est sans fin. « Tout effort d’adaptation qui serait nécessaire pour renforcer la compétitivité de votre entreprise doit impérativement être mené dans le cadre d’une stratégie durable d’accompagnement humain », précise d’ailleurs Christine Lagarde dans sa lettre.

 

La culture et les pratiques managériales télescopées

Les salariés du public seraient-ils plus fragiles que les autres ? Physiologiquement, non. Culturellement, oui. « Les transformations en cours télescopent la culture et les pratiques managériales internes. Les salariés y sont entrés majoritairement pour bénéficier d’un statut protecteur et profiter d’un environnement stable pendant toute leur carrière. Ils ont besoin de temps pour accepter la mobilité », décrypte Jean-Philippe Paraboschi, directeur d’activité chez BPI.

Une spécificité corroborée par le cabinet Sociovision. Son enquête annuelle révèle des différences d’aspiration et de comportement entre salariés du public et du privé. « Les premiers ne sont pas plus malheureux que les seconds, mais ils sont deux fois plus sensibles aux dysfonctionnements managériaux », révèle l’un de ses directeurs, Benoît Roederer.

 

Transformation radicale du rapport psychologique à l’entreprise

Autre trait de caractère, une plus grande exigence de maîtrise de son temps – présente chez 67 % des salariés du public, contre 52 % en moyenne – et une aversion pour les rythmes de vie frénétiques. « Ils sont plus hédonistes et valorisent davantage le fait d’être en bonne forme physique », précise le sociologue, qui a notamment travaillé pour la SNCF. « La grande mutation du contrat social vécue par les cheminots, avec l’allongement de la vie active et la mise en place d’une gestion de carrière fondée sur le mé­rite, constitue une transformation radicale du rapport psychologique à l’entreprise. »
(…)

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