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Les cadres : nomades, connectés et... perturbés

Entreprise & Carrières | Conditions de travail | publié le : 03.12.2014 | Sabine Germain

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Une étude menée par l’Apec fait apparaître le rapport ambivalent qu’entretiennent les cadres à l’égard des outils mobiles de communication.

La mobilité peut prendre deux formes, qui affectent autant l’une que l’autre l’organisation et la qualité de vie au travail des cadres : les déplacements professionnels et le recours aux outils mobiles. Un impact que l’on perçoit confusément, mais que l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a voulu quantifier en menant une enquête auprès de cadres. 450 ont répondu (*).
 
Résultat : 61 % des cadres travaillent plus de 70 % de leur temps dans les locaux de leur entreprise, et 75 % considèrent qu’il est nor­mal d’effectuer au moins 20 % de son temps de travail à l’extérieur. Mais, surtout, les outils nomades font désormais partie de leur panoplie : seulement 34 % d’entre eux ne disposent pas d’un téléphone portable fourni par leur entreprise. Moyennant quoi, 89 % des cadres considèrent que les outils connectés contribuent à les faire travailler hors les murs de l’entreprise.
 
Intensification.
Ils ont un rapport ambivalent avec eux : « Au quotidien, ces outils leur apportent beaucoup de confort et leur facilitent le travail, observe Pierre Lamblin, directeur du département Études et recherches de l’Apec. Mais ils entraînent aussi une intensification et une fragmentation du travail. » Les trois quarts des cadres considèrent en effet que ces outils augmentent leur charge de travail, 53 % pensent qu’ils ne facilitent pas le travail collectif et 63 % ont le sentiment qu’ils perturbent leur vie personnelle et familiale. Par ailleurs, 22 % de cadres se déconnectent rarement, et 10 % sont hyperconnectés et ne coupent jamais le lien avec leur activité professionnelle.
 
Pour autant, les cadres ne rejettent pas les outils mobiles : « Ils font un arbitrage positif entre les avantages – en termes de réactivité, de fluidité et de flexibilité –qu’ils leur apportent et les inconvénients qu’ils peuvent avoir – une pression accrue, le sentiment d’envahissement, la dépersonnalisation des relations au travail », conclut Pierre Lamblin.
 
* Enquête en ligne réalisée du 6 au 24 novembre ; 450 cadres en poste dans des entreprises du secteur privé ont répondu.

Auteur

  • Sabine Germain