logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La région Rhône-Alpes combat l’absentéisme des agents des lycées

Entreprise & Carrières, 24/03/2009 | Conditions de travail | publié le : 26.03.2009 |

Image

La région Rhône-Alpes a lancé un plan de réduction et de prévention de l’absentéisme des agents des lycées qui intervient sur différents leviers d’action.

 

La région Rhône-Alpes a lancé une opération innovante de réduction de l’absentéisme des 5 000 agents de ses lycées. Ces personnels de restauration, entretien et maintenance ont été transférés aux régions le 1er janvier 2007. « Dès 2006, nous nous sommes engagés à mieux assurer les remplacements, explique Christel Bonnet, DRH, à condition de lancer un diagnostic sur l’absentéisme. » Une cellule santé-sécurité a été créée et a monté un groupe de travail avec des représentants des syndicats et des gestionnaires d’établissement, qui, eux, dépendent, de l’Education nationale. Ce groupe a réalisé une évaluation chiffrée, établissement par établissement. « Nous avons comparé nos statistiques mensuelles avec celles de l’Inserm, commente Christel Bonnet. Comme nos “pics” correspondaient à ceux de la grippe et de la gastro-entérite, nous avons commencé par agir sur ce levier simple, en rappelant les consignes d’hygiène. »

 

Analyse des causes

Les membres de la DRH se sont ensuite rendus dans chaque lycée, pour faire « une analyse partagée » des causes d’arrêts de travail : « Nous nous sommes présentés comme une équipe pouvant les aider, les conseiller en matière d’organisation, explique David Forest, chargé de mission santé-sécurité. Après une observation générale, nous avons reçu tous les agents, ce qui a permis de croiser les visions. Nous incitons d’ailleurs les gestionnaires d’établissement à généraliser les réunions avec eux. » Pour certains lycées, “mauvais élèves” au regard d’un nombre important de “petits” arrêts du vendredi ou du lundi, la DRH a proposé, « avec prudence », une médiation relative à l’ambiance de travail. Par ailleurs, l’alcool ayant souvent été cité comme cause d’absentéisme et de conflits, un groupe de travail spécifique vient de se constituer autour du médecin du travail.

 

Achats de matériels

Mais la sécurité s’est révélée le thème central. « Nous avons dénombré 250 accidents du travail en 2007, dont un mortel, dû à une glissade sur une échelle, déplore Christel Bonnet. Il fallait donc agir vite. » Premier moyen : les achats d’équipements, auxquels la région a consacré 3 millions d’euros en deux ans (2007 et 2008).
La collectivité a diffusé des consignes aux établissements et a centralisé les acquisitions qu’elle considère incontournables : chaussures de sécurité, plates-formes (remplaçant les échelles), masques de protection et kits de mesure de la légionnelle pour les sanitaires, piscines, etc. : « Sur le plan septique également, nous avons eu à déplorer un accident grave », explique Christel Bonnet.
Parallèlement, sur les quelque 2 000 agents formés en 2007, 1 300 l’ont été à des questions de santé et sécurité : habilitation électrique, hygiène alimentaire, Acmo*, conduite d’engins, gestes et postures… En 2009, cet effort se poursuit (manipulation d’extincteurs…).

 

De nouveaux fronts

Ce vaste plan porte déjà ses fruits : « Entre 2007 et 2008, le taux de fréquence des accidents est passé de 35 à 23 et leur taux de gravité a baissé de 1,61 à 0,54 », assure la DRH. La communication interne sur la prévention est également développée par l’intranet ou, en 2008, au cours de 32 réunions.
« Notre légitimité de nouvel employeur se crée ainsi, assure la DRH. Les agents semblent ravis que l’on s’occupe d’eux. Quant à la relation avec les gestionnaires d’établissement, elle se construit peu à peu. » La région formalise d’ailleurs, actuellement, avec l’Education nationale, un vade-mecum sur la politique et les responsabilités de chacun en matière de santé et sécurité… en attendant un texte législatif.

 

Véronique Vigne-Lepage

* Agent chargé de la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité