A l’heure où la Sécurité sociale affiche un déficit abyssal, le contrôle des arrêts de travail fait à nouveau parler de lui. Les sociétés spécialisées sur ce créneau, elles, se portent bien. Dans un cas sur dix environ, elles concluent à un abus.
La nouvelle est tombée mi-juin : le “trou” de la Sécurité sociale flirte avec les 20 milliards d’euros. Quant aux indemnités journalières versées aux assurés en arrêt de travail, elles auraient grimpé de plus de 6 % au premier trimestre 2009. De quoi relancer le vieux débat de la chasse aux fraudes. Le gouvernement n’a d’ailleurs pas tardé à réagir.
Eric Woerth, ministre du Budget, a, ainsi, annoncé vouloir étendre à l’ensemble du territoire français une expérimentation, lancée en mars 2008 sur une dizaine de caisses, qui autorise la Sécu à interrompre le versement des indemnités journalières après que le médecin privé dépêché par l’employeur a conclu à un arrêt de travail abusif.
1,5 million de contrôles en 2008
Les sociétés de contre-visite ont donc de quoi se réjouir alors que le marché leur était déjà favorable. En 2008, le nombre de contrôles a, ainsi, plus que doublé, passant de 900 000 à 1,5 million. Ils existent depuis la loi du 19 janvier 1978. Celle-ci, obligeant l’employeur à maintenir le salaire de ses collaborateurs en arrêt maladie via un complément aux indemnités de l’assurance maladie, lui a également donné un droit de regard sur ces absences. D’où l’existence de sociétés missionnées pour vérifier de visu l’état de santé des salariés et, donc, la validité d’un arrêt.