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Des entreprises néerlandaises pratiquent (illégalement) des tests antidrogue

Conditions de travail | publié le : 25.02.2021 | Lys Zohin

Aux Pays-Bas, des centaines d'entreprises testeraient, illégalement, leurs salariés pour vérifier qu'ils ne se droguent pas, selon une étude menée par la plateforme de journalisme d'investigation Investico. Seuls les chauffeurs, les conducteurs de train, les skippers et les pilotes d'avion peuvent être soumis à un test antidrogue, selon la loi néerlandaise. Ce test doit être pratiqué par un médecin et ses résultats doivent rester confidentiels. Mais selon l'enquête, nombreuses sont les entreprises qui ne respectent pas la loi et utilisent notamment des sociétés extérieures ou même des services de sécurité internes pour pratiquer des tests antidrogue de façon massive. L'enquête montre en outre que les tests se font largement en direction des salariés venus d'Europe de l'Est et qui effectuent des tâches répétitives. Des tests ont ainsi montré, dans une usine de transformation de viande, que 5% des effectifs avaient utilisé des drogues dures, 6,5% de la marijuana et 2,6% avaient bu de l'alcool... Les ressortissants polonais qu'Investico a interrogés ont d'ailleurs confirmé que les amphétamines étaient très prisées, parce qu'elles aident à travailler plus vite et à accroître ainsi les revenus des travailleurs. Au point que les addictions commencent à être un problème parmi les saisonniers et les précaires. Quelque 400.000 étrangers travaillent aux Pays-Bas avec des contrats précaires et parmi eux, 70% sont Polonais. Arbofit, une société qui pratique ces tests au mépris de la loi, a voulu partager les résultats avec les journalistes pour alerter sur la situation et « briser le tabou des tests ». Les employeurs néerlandais militent depuis plusieurs années pour obtenir la possibilité de pratiquer ces tests antidrogue sur leurs salariés.

 

Auteur

  • Lys Zohin