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Coca-Cola reconfigure ses espaces de travail et de détente

Entreprise & Carrières, 24/02/2009 | Conditions de travail | publié le : 26.02.2009 |

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En reconfigurant ses espaces de travail et de détente, Coca-Cola estime avoir gagné en efficacité et en convivialité.

 

Les open spaces, paradis de la modernité pour les employeurs ou enfer pour les salariés ? Malgré les critiques de ces derniers (stress lié au bruit, problème de concentration, fatigue, absence de confidentialité, impossibilité de s’isoler, d’où le sentiment d’être surveillé en permanence…), les espaces partagés séduisent un nombre croissant d’entreprises*. Ils permettent, en effet, de faire des économies sur l’immobilier, de mieux partager l’information, d’améliorer les performances et de niveler (au moins en apparence) les hiérarchies. Ils servent à impulser le changement vers plus de flexibilité, conformément aux nouveaux préceptes managériaux, comme le rappelle Alexandre des Isnards, coauteur de l’ouvrage L’open space m’a tuer (2008).

 

Moins de bureaux cloisonnés individuels

L’étape ultime de cette mutation est le plateau sans bureaux attitrés pour cadres nomades, qui viennent y pianoter quelques notes de reporting entre deux rendez-vous à l’extérieur. Coca-Cola n’a pas retenu cette option radicale. Mais, en reconfigurant les espaces de travail et de détente de ses 400 salariés du siège d’Issy-les-Moulineaux (92), la multinationale américaine a cherché à se doter des avantages de l’open space et des bureaux partagés tout en tenant compte des critiques récurrentes à l’encontre de ce système. Cette démarche, initiée en sollicitant le CHSCT, des ergonomes et des médecins du travail, a d’abord abouti à réduire la part des bureaux cloisonnés individuels, qui représentaient 80 % du volume total à l’origine.

 

Salariés sous pression

Aujourd’hui, seuls les membres du comité de direction, les directions des ressources humaines, juridique et financière en bénéficient. Les services achats et contrôle de gestion disposent, pour leur part, de bureaux partagés tandis que la comptabilité et le marketing opérationnel sont organisés en open spaces. « A chaque mode de fonctionnement correspond désormais un type d’aménagement de l’espace de travail », explique Yves Picot, responsable des services généraux de Coca-Cola.
« Le résultat est globalement conforme à nos attentes », reconnaît, de son côté, Christian Jurcenoks, DSC CFDT, tout en soulignant que « ces aménagements sont de plus en plus nécessaires car les salariés sont sous pression en cette période de crise. La direction envisage de supprimer une quarantaine de postes. »

 

Recréer des espaces de confidentialité

En parallèle, Coca-Cola a recréé des espaces de confidentialité, qui prennent la forme de bureaux de deux places, en face à face, ou de très petites salles de réunion. De plus, les espaces de convivialité ont été multipliés (un point boissons pour 50 collaborateurs) et conçus dans un esprit design de manière à faciliter les échanges entre salariés. Ces lieux « servent de prolongement à l’espace de travail », souligne Yves Picot.
Reste un point crucial sur lequel les entreprises ont rarement de réponse : quel est l’impact d’un environnement agréable sur la motivation et sur la productivité ? « Il est effectivement difficile de mesurer le gain de performance lié à de nouveaux locaux. Cela étant, nous avons pu constater que les espaces de convivialité étaient des lieux très prisés des collaborateurs pour échanger des informations, effectuer des débriefings rapides, etc. Leur contribution à l’efficacité de l’entreprise est évidente », conclut Yves Picot.

 

Frédéric Brillet


* Selon les participants d’une conférence organisée par Actineo, fin 2008. Cet observatoire est soutenu par des professionnels du secteur (ameublement, aménagement des espaces…) et mène régulièrement des enquêtes sur la qualité de vie au bureau.