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Bruno Laforge, DRH de Sanofi : "Notre objectif est de sortir collectivement de cette crise"

ISRH | Conditions de travail | publié le : 21.04.2020 | Gilmar Sequeira Martins

Télétravail, poursuite de la production, mesures sanitaires, déconfinement… Senior vice-président RH pour l'Europe et la France, Bruno Laforge explique comment le groupe Sanofi répond à la crise liée au Covid-19.

Sanofi est présent en Chine. Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?
Bruno Laforge : 
L’arrêt de nos activités en Chine nous a amenés à mettre en place, très rapidement, des cellules de crise. L’activation des mesures RH liées au Covid-19 s’est donc faite rapidement : aujourd’hui, 80 % de nos sites industriels sont opérationnels et nous avons augmenté notre capacité de production de l’un de nos médicaments phares, le paracétamol, dans nos usines de Lisieux et de Compiègne, pour répondre à la demande. 

Comment garantir de bonnes conditions sanitaires à vos salariés ?
B. L. :
La sécurité de nos collaborateurs est notre principale priorité. De par notre mission de santé publique, nous avons déjà des règles de sécurité élevées. Nous avons mis en place des actions complémentaires (usage de masques, mise à disposition de gel hydroalcoolique, lavage des mains fréquent, distanciation sociale portée à 2 mètres, prise de température systématique sur les sites qui concentrent le plus de collaborateurs et dont l’activité est récurrente), qui font l’objet de discussions régulières – en moyenne une à deux fois par semaine – avec les partenaires sociaux.

Avez-vous eu recours au chômage partiel?
B. L. :
Nous avons décidé de ne pas avoir recours aux aides publiques, au travers des dispositifs d’activité partielle. Nous n’avons pas imposé la prise de jours de congé mais nous avons incité à le faire. En revanche, nous avons imposé la prise de RTT, principalement sur les fonctions qui sont en manque d’activité comme les équipes commerciales. Nous voulions éviter que des personnes en production ou en télétravail prennent des vacances avant fin mai alors que nous comptons redémarrer ou accélérer les activités industrielles à cette période. 

Quelles mesures avez-vous prises pour les télétravailleurs ?
B. L. :
Sanofi a conclu depuis plusieurs années des accords sur le télétravail et l’adaptation s’est faite facilement. Pour autant, nous sommes particulièrement attentifs aux situations d’isolement. Nous avons développé un plan d’actions avec les médecins du travail et les infirmières et nous avons activé une cellule psychologique. Avec le confinement, les collaborateurs n’ont plus ces temps de trajet entre travail et domicile qui sont autant de sas de décompression ou tous ces moments d’échange au sein de l’entreprise. Nos managers sont sensibilisés et vigilants pour éviter une charge de travail trop importante. Le mode de télétravail actuel passe par une forme d’apprentissage. Il faut accepter une forme de moindre disponibilité. Nous avons aussi demandé aux managers de faire preuve d’ouverture et de flexibilité. 

Comment préparez-vous la reprise générale d’activité ?
B. L. :
Pour préparer la phase de déconfinement, nous avons lancé des groupes de travail sur les règles de sécurité, sur l’organisation du travail ou sur les transports. À ce stade, nous n’envisageons pas un retour collectif, mais progressif. Sur les sites tertiaires, il pourrait prendre la forme d’un roulement. Certains collaborateurs pourraient être présents les deux premiers jours de la semaine, d’autres les troisième et quatrième, et d’autres encore le cinquième jour. Mais il s’agit de pistes de réflexion. Notre objectif est de sortir collectivement de cette crise et de bénéficier des meilleures pratiques pour le futur. 

Propos recueillis par Gilmar Sequeira Martins

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins