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Avec la crise, revoilà le harcèlement

Liaisons Sociales Magazine, novembre 2009 | Conditions de travail | publié le : 04.11.2009 |

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Devenu managérial et collectif plutôt que moral et individuel, le harcèlement sévit plus encore dans la crise. Accusée numéro un : l’organisation du travail.

 

Le téléphone de Violette Gomez, déléguée syndicale CGT de BNP Paribas pour les agences parisiennes, n’a pas le temps de refroidir. « Nous recevons sans arrêt des appels de collègues qui n’en peuvent plus. Certains prononcent le mot de harcèlement moral, d’autres non. Mais tous se plaignent de conditions de travail devenues ­insupportables, d’un mode de gestion inacceptable où il faut sans cesse rendre des comptes. Ils se sentent brutalement remis en cause. »

Signe des temps, Violette Gomez préfère ­uti­­liser le terme de harcèlement professionnel – d’autres parlent de harcèlement stratégique, managérial, voire institutionnel – plutôt que celui de moral pour qualifier un système dont la finalité est de « pousser une personne à faire des résultats ou à partir ».
Depuis un an, la banque a pourtant mis en place un observatoire du stress et produit bien le document unique où sont répertoriés les risques psychosociaux. « Mais, entre le discours et la réalité, le fossé est profond, poursuit-elle. Dans certains secteurs de back-office, nous en sommes à la troisième expertise mandatée par le CHSCT. Tous ces rapports font état de méthodes de ­travail “harcelogènes”, génératrices de problèmes de santé. Mais rien ne bouge. Les objectifs restent de mise. »
Une fois par semaine, voire quotidiennement, les salariés voient apparaître sur leur ordinateur des smileys verts s’ils sont dans les clous et rouges s’ils sont à la traîne. Les commerciaux en agence ont, eux, droit à un système de grenouilles vertes ou rouges. Après le suicide d’un collaborateur en 2008, les élus ont néanmoins perçu un changement d’attitude chez certains managers. « Lorsqu’un médecin du travail alerte une hiérarchie locale sur un cas de salarié à bout de forces parce qu’il n’arrive pas à tenir ses objectifs, la pression est relâchée momentanément. Mais cela ne signifie pas que l’organisation du travail soit revue. »
(…)

 

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