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10 % des cadres ont des pensées suicidaires à cause de leur travail

Entreprise & Carrières, 24/11/2009 | Conditions de travail | publié le : 24.11.2009 |

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Selon le baromètre de la CFE-CGC, le niveau de stress au travail reste préoccupant chez les cols blancs, jusqu’à provoquer des idées suicidaires chez un cadre sur dix.

 

Dix pour cent des cadres ont eu des idées suicidaires à cause de leur travail au cours des douze derniers mois ; 30 % ont éprouvé des difficultés conjugales, et les deux tiers, des troubles du sommeil : le baromètre stress semestriel de la CFE-CGC, rendu public le 18 novembre, dresse un tableau particulièrement noir de la santé mentale des cadres au travail.

 

Responsabilité de l’Etat

« A ce niveau, la responsabilité de l’Etat est clairement engagée », alerte le syndicat, qui a interrogé 1 032 salariés en octobre. Un nouvel appel, à l’heure où le stress est pointé comme l’une des causes principales des multiples suicides chez France Télécom, et où le ministre du Travail a sommé les entreprises de négocier au plus vite sur le sujet.


Outre les symptômes, la CFE-CGC détaille les facteurs de stress : 70 % des cadres affirment, ainsi, que leur charge de travail est plus lourde qu’il y a quelques années, et neuf sur dix considèrent qu’ils doivent travailler trop vite. Des chiffres qui ont peu évolué depuis la livraison du premier trimestre 2009.


En revanche, les objectifs individuels fixés aux cadres, notamment en cette année de crise, paraissent plus souvent irréalistes (43 % contre 40 % en mars dernier) et les moyens accordés pour faire leur travail sont jugés de plus en plus insuffisants (40 % contre 28 %). Résultat de ces tensions, les cadres semblent de moins en moins fiers de la qualité ou des services qu’ils contribuent à réaliser : 11 % n’en sont pas fiers, contre 7 % au premier trimestre.

 

Etre reconnu à sa juste valeur

Facteur de frustration supplémentaire, le sentiment de ne pas voir ses efforts reconnus à leur juste valeur explose : c’est le cas pour 54 % des cadres, alors qu’ils étaient plus de la moitié à considérer le contraire il y a encore six mois. Les relations avec les collègues restent heureusement préservées, près de huit cadres sur dix estimant être soutenus par ceux-ci. En revanche, leur entreprise tarde à prendre la mesure du fléau, un quart seulement des cadres considérant que le stress est pris en compte, soit à peine plus qu’en mars dernier (23 %).

 

Guillaume Le Nagard

 

- Le stress augmente dans le monde entier
Les Français ne sont pas seuls : 58 % des salariés au niveau international se disent plus stressés aujourd’hui qu’il y a deux ans, selon une étude publiée, le 23 octobre, par Regus, société spécialisée dans les espaces de travail, auprès de 11 000 entreprises dans 13 pays. Et même, selon cette enquête, les Français ne sont que 56 % – dans la moyenne basse – à partager cette opinion. Regus constate, d’ailleurs, les plus fortes augmentations du stress dans des pays peu touchés par la récession, comme la Chine, et certaines des plus faibles dans des pays durement impactés, comme les Pays-Bas (47 %).
Le facteur principal de stress tient à la pression des objectifs de rentabilité, mentionné par 40 % ou plus des salariés dans de nombreux pays, dont la France. La deuxième cause évoquée est tout aussi financière : il s’agit de l’exigence de maintien du chiffre d’affaires trimestriel.

 

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