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Pour vos appels d’offres

« Notre différenciation, ce sont les expertises à forte valeur ajoutée »

Pour vos appels d’offres | 3PL | publié le : 01.06.2019 | Jean-Luc Rognon

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« Notre différenciation, ce sont les expertises à forte valeur ajoutée »

Crédit photo Jean-Luc Rognon

Outre son activité historique de commissionnaire de transport international maritime et aérien, Bolloré Logistics a développé au fil des années une offre de prestation logistique sur des marchés ciblés, en s’appuyant sur une forte expertise métier et la volonté d’accompagner ses clients partout dans le monde. Plus récemment, le groupe a mis au point une offre de type 4PL.

Supply Chain Magazine : Quel est le positionnement de votre entreprise en matière de services de logistique contractuelle en France ?

Jean-Yves Gras : Sur le marché français, nous avons développé progressivement nos prestations logistiques en connexion avec notre activité historique de freight forwarding. Nous cherchons à nous différencier en nous appuyant sur des expertises à forte valeur ajoutée sur certains marchés, comme l’aéronautique défense, les parfums, la cosmétique, l’industrie pharmaceutique, et en accompagnant nos clients soit dans les zones portuaires et aéroportuaires où nous avons déjà des bâtiments, soit dans d’autres zones d’activité comme Rungis, le Sud-Ouest ou la région de Rouen.

SCM : Pouvez-vous nous donner quelques exemples récents qui illustrent l’évolution de votre offre en fonction des besoins de vos clients ?

J.-Y. G. : Tenir compte de l’évolution des besoins clients, c’est notre rôle de prestataire ! Parmi les axes nouveaux de développement, nous opérons par exemple la logistique des produits de merchandising en magasin pour un acteur du luxe. Sur trois zones géographiques, nous avons mis en place une plateforme e-commerce BtoB accessible aux vendeurs. C’est un concept que nous avons déjà dupliqué pour d’autres comptes. En Afrique, nous avons également développé une capacité à accompagner nos clients en amont dans leur volonté d’implantation sur le continent, en fonction des contraintes douanières et réglementaires et des choix à faire en matière d’entreposage. Nous avons notamment développé des hubs en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, et au Kenya.

SCM : Depuis quand date cette stratégie de s’appuyer sur des hubs dans les zones portuaires ou aéroportuaires pour accompagner la logistique de vos clients partout dans le monde ?

J.-Y. G. : Elle date de 2015. À cette époque, nous avions identifié 16 points nodaux importants dans le monde, sur lesquels nous voulions investir avec des plateformes logistiques comme à Miami, Singapour, Shanghai ou Sidney. L’objectif est de devenir leader dans ces villes sur les segments de marchés pour lesquels nous sommes spécialisés, en étant capables de traiter les flux internationaux de nos clients. Nous en sommes à 10 hubs opérationnels sur 16 prévus, et nous avons l’intention d’aller au bout de cette stratégie.

SCM : Qu’en est-il de l’offre 4PL que vous avez développée récemment ?

J.-Y. G. : Quand je suis entré dans le groupe il y a 5 ans, cette offre 4PL d’externalisation de l’exécution supply chain, du suivi et du pilotage des flux complexes était l’une des évolutions stratégiques que nous avions identifiée, compte tenu de notre cœur de métier historique de commissionnaire de transport maritime et aérien. Nous avions des atouts, au rang desquels notre présence mondiale et un SI plutôt récent, et nous avons évidemment regardé ce que proposaient nos concurrents. Nous nous sommes finalement positionnés sur des marchés comme l’aéro-défense, la cosmétique et le luxe, ainsi que des sous-segments de l’industrie comme le fragrances &flavors, avec une offre LTP (Lead Transportation Provider) puis 4PL, la différence principale du 4PL étant que l’achat transport est sous-traité.

SCM : Cela signifie-t-il que l’offre ne concerne que le volet transport et non pas logistique ?

J.-Y. G. : Nous avons quelques contrats en logistique, mais en général, lorsque je parle de 4PL, il s’agit du pilotage de flux maritimes, aériens ou routiers. L’un des points de différenciation que nous avons travaillé est la notion de réversibilité. C’est la garantie pour nos clients, s’ils choisissent de mettre fin à la prestation, de pouvoir continuer à utiliser nos outils pendant une période de transition, en général de 12 à 18 mois. Ce n’est pas le cas chez d’autres concurrents, qui mettent en demeure leur client de changer très rapidement de SOP (procédures opérationnelles standards) et de système en cas de sortie du contrat d’externalisation. Quand vous gérez 100 M€ de flux et quelque 1 500 sous-traitants transport, ça peut faire peur. Le deuxième élément de différenciation a trait au concept de « self operated control tower », c’est-à-dire l’automatisation de la gestion administrative des demandes de transport, avec les documents associés, sans intervention manuelle. Cela permet de se focaliser davantage sur des tâches à plus haute valeur ajoutée, comme la gestion des exceptions et des problèmes.

SCM : Cela a-t-il nécessité un gros développement informatique ?

J.-Y. G. : Absolument, et cela fait d’ailleurs un peu partie de notre troisième point de différenciation, nous avons développé un outil en interne, qui s’appelle pour l’instant Link 4PL. C’est un module de gestion automatisé des demandes de transport qui fonctionne avec notre control tower. J’en terminerai sur nos points de différenciation en soulignant l’expertise métier et la stabilité financière de notre groupe, contrairement aux nombreuses plateformes issues de start-up que l’on voit fleurir sur ce marché. L’offre est opérationnelle depuis quelques années, mais nous allons désormais lui trouver un nom, et créer une entité neutre, séparée, pour la commercialiser.

SCM : Et sur la partie logistique ?

J.-Y. G. : En termes de logistique contractuelle, nous sommes très souvent dans un cas classique où notre client lance un appel d’offres, auquel nous répondons en fonction de nos capacités d’entreposage. Nous nous appuyons aujourd’hui sur 217 entrepôts au niveau mondial, soit une surface totale de 2 millions de m2, avec près de 5 200 collaborateurs. Mais, comme tous les prestataires, il y a des zones où nous ne sommes pas présents. C’est pourquoi nous avons développé en LLP (Lead Logistics Provider) la capacité d’assembler des solutions sur plusieurs sites, en travaillant avec certains partenaires ou sous-traitants par marché, et en proposant un pilotage centralisé et une standardisation des procédures opérationnelles. C’est un peu la même logique qu’un fournisseur de rang 1 dans l’automobile.

SCM : Est-ce une démarche récente pour Bolloré Logistics ?

J.-Y. G. : Elle a démarré il y a trois ou quatre ans, en réfléchissant sur la meilleure manière d’arriver à apporter une solution à nos clients, même lorsque nous n’étions pas les meilleurs partout. Il s’agit souvent de grands clients pour qui nous gérons beaucoup de flux maritimes et aériens, et avec lesquels nous avons instauré une relation de confiance.

Auteur

  • Jean-Luc Rognon

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