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Les pratiques

TNT a élaboré un programme de «bonne conduite»

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 01.12.2009 |

Aujourd'hui signataire de la charte Rhône Sécurité routière, TNT Express France a mis en place un plan de prévention du risque routier dès 2001.

Eric Jacquemet, président de TNT France Express, vient de signer, à Lyon, la charte Rhône Sécurité routière 2009-2012, qui l'engage à préserver la sécurité de ses conducteurs. « Cette charte est une continuation du plan Sécurité routière lancé en 2001, explique Philippe Brunel, responsable assurances à TNT, en charge de la prévention des risques routiers. Avec 350 000 colis livrés par jour, 1 200 conducteurs, TNT est un gros usager de la route. » S'il ne nie pas l'intérêt de la démarche - dont il a été peu informé -, Jean-Luc Even, délégué syndical central CFDT et membre du CHSCT, estime, en revanche, « qu'elle s'adresse plutôt aux commerciaux itinérants qu'aux chauffeurs de poids lourds. Ces derniers suivent déjà des formations obligatoires régulières et leur conduite est très contrôlée par le chronotachygraphe électronique ».

Une cartographie des accidents

Le plan de réduction du risque routier de TNT France Express avait deux cibles majeures : le taux de fréquence et le taux de gravité des accidents. Un premier état des lieux révèle un taux de fréquence de 0,8 accident par an, « très acceptable par rapport à la moyenne nationale », estime Philippe Brunel. Une cartographie des accidents a été établie, ainsi qu'une liste des conducteurs multi-accidentés sur six ans.

Repérage des conducteurs à risques

Selon le responsable du service assurances, « ce repérage ne vise pas à les sanctionner, mais à les accompagner ». Cet accompagnement s'appuie sur les managers (responsables de parc ou responsables de site) qui, lors d'un entretien, analysent avec les conducteurs à risque leur «parcours» de multi-accidentés. Ce sont eux encore qui transmettent les informations nécessaires au service assurances et à la DRH. Ensuite, au vu des conclusions, ils proposent des actions de formation ou, par exemple, une réorganisation du travail. Un an après, managers et salariés refont le point ensemble. « Ne serait-il pas intéressant que quelqu'un d'étranger au service intervienne dans cette analyse ?, s'interroge Jean-Luc Even. Ou, au moins, que les managers soient formés à ce type d'entretien. D'autant qu'ils sont souvent dans l'urgence. »

Depuis 2001, le manager est également pivot dans l'analyse de tous les accidents qui surviennent dans l'entreprise. Pour chacun d'entre eux, il établit avec le salarié concerné une fiche de sinistre qui est ensuite transmise au service assurances. « Il s'agit de débanaliser les accidents et de miser sur la confiance entre un conducteur et son supérieur direct, assure Denis Souche, gestionnaire de parc et de dépôt à PierreBénite (69). Nous recherchons méticuleusement le pourquoi de chaque accident. »

Formation dédiée

Dans le cadre du plan, l'entretien des véhicules a aussi été renforcé, de même que la communication sur la sécurité routière, et un groupe de travail transversal (assurances, achats, RH, hygiène-sécurité-environnement...) a été constitué pour réévaluer régulièrement les objectifs en la matière. Mais l'effort le plus conséquent du plan - dont la direction refuse de donner le coût - a été porté sur la formation. Si les chauffeurs de poids lourds ont des formations obligatoires régulières, les conducteurs de véhicules légers, eux, sont moins privilégiés. C'est à leur attention qu'une journée sur «Prévenir les risques routiers» a été mise en place, à raison d'une vingtaine de sessions par an. Elle comprend des rappels sur les statistiques d'accidents du groupe, la manière de remplir un procès-verbal, l'analyse des causes, ou des simulations de freinage, etc.

Pour aller plus loin, TNT France Express a élaboré «Itinéraire de bonne conduite», un programme approfondi sur cinq ans qui, cette fois, s'adresse aux 1 200 conducteurs de l'entreprise. La première année intègre la journée «Prévenir les risques routiers». Puis, la formation associe e-learning et pratique de terrain, pour aborder le développement durable, la conduite sur piste ou les nouveautés du code de la route. « En général, les chauffeurs traînent les pieds pour venir en formation, note Aurélie Fournier, chargée de formation à TNT. Mais, quand ils voient que nous travaillons à partir de ce qu'ils connaissent, ils se sentent valorisés. » Daniel Souche va plus loin : « Pour eux, cette formation dédiée a été une vraie reconnaissance. De plus, quand on est au volant depuis vingt ans, il arrive qu'on prenne de mauvaises habitudes... Il y avait un réel besoin. »

Les résultats le prouvent. En huit ans, le taux de fréquence des accidents est passé de 0,8 par an à 0,4, tandis que le taux d'accidents corporels (la gravité) était divisé par quatre. « C'est bien, se félicite Philippe Brunel, mais on ne peut pas s'arrêter là. La sécurité routière est une démarche permanente. C'est pourquoi, comme une vingtaine d'entreprises, nous avons adhéré au Club entreprise Sécurité routière du Rhône. »

Une démarche permanente

En 2009, les responsables service hygiène sécurité de TNT ont participé aux ateliers de ce club, consacrés, notamment, aux addictions ou à la conduite en milieu urbain. Objectif : le partage d'expérience, l'exemplarité, la promotion de la prévention. Cet engagement s'est traduit, à l'automne, par la signature de la charte qui engage TNT France Express jusqu'en 2012.