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Les pratiques

Arvin Meritor qualifie ses opérateurs et limite le chômage partiel

Les pratiques | publié le : 01.12.2009 |

Profiter d'une période de ralentissement de l'activité pour proposer une formation qualifiante à ses salariés les moins diplômés a été le choix de l'équipementier automobile Arvin Meritor CVS Axles France.

L'équipementier automobile Arvin Meritor, qui assemble des ponts et essieux de poids lourds pour le groupe Volvo, a subi de plein fouet la crise de son unique client, et perdu, en quelques mois, 60 % de son carnet de commandes. L'entreprise, qui compte près de 600 salariés, a dû interrompre ses 280 contrats intérimaires et mettre ses salariés au chômage pendant 30 % du temps en 2009.

« Afin de préparer la reprise, de ne pas perdre l'habitude de travail et de limiter le recours au chômage partiel, nous avons décidé de faire passer le certificat de qualification professionnelle de la métallurgie (CQPM) d'«équipier autonome de production industrielle» à tous nos opérateurs de production les moins qualifiés », explique Karine Mazzocchi, RRH.

Un tremplin pour une évolution future

Pour ces salariés (monteurs, usineurs, peintres) rémunérés au coefficient le plus bas et récemment embauchés, c'était aussi l'occasion d'acquérir un socle commun de compétences. En tout, 85 personnes seront formées d'ici à la fin 2009 et 30 de plus en 2010. « Nous avons choisi un diplôme reconnu dans la branche, pouvant servir de tremplin pour une évolution future dans l'entreprise, explique Silvia Dobos, chef de projet, et nous avons travaillé avec l'Afpi (Association de formation professionnelle de l'industrie) rhodanienne, un prestataire que nous connaissons et apprécions pour sa connaissance du tissu industriel, afin d'adapter certains modules. » Chaque module (flux de production, exigence qualité, analyse fonctionnelle, communication, maintenance...) comprend, donc, une déclinaison spécifique à l'entreprise, animée par des formateurs internes, le reste étant dispensé par l'Afpi.

Les coûts pédagogiques sont financés à 80 % par l'Opca Adefim-Opcaim, qui prend aussi en charge, à titre exceptionnel, 50 % des coûts salariaux. Arvin Meritor a également déposé des demandes de subvention au Fonds national pour l'emploi (FNE) et au Fonds unique de péréquation (FUP). La formation dure douze jours, à raison de deux jours par semaine, se déroule sur le lieu de travail et pendant le temps de travail. « Une partie des cours commencent à 5 h 45, car nous avons calé les horaires de la formation sur le rythme de travail, en deux-huit, de nos opérateurs, de manière à les perturber le moins possible », précise la RRH.

Sans enthousiasme

Pour autant, cette formation obligatoire et inscrite au plan de formation n'a pas soulevé un enthousiasme débordant : « Les syndicats ont regretté que ce parcours qualifiant ne soit pas assorti d'une augmentation salariale », reconnaît Karine Mazzocchi. A ce jour, 45 personnes ont terminé la formation et sont en train de passer leur certification, avec des mises en situation professionnelle devant un jury paritaire. « Il est trop tôt pour dresser un bilan, mais on sait déjà que cela nous a permis d'éviter entre une demi-journée et une journée de chômage partiel par semaine pendant quatre mois », précise la RRH.