E & C : Quel bilan pouvez-vous tirer, à ce jour, de la négociation de branche sur les seniors ?

D. A. : Quatorze accords de branche ont été signés et sont en ligne sur le site du gouvernement consacré au plan seniors*. Une analyse globale de leur contenu n'a pas encore été réalisée, mais les textes visent plus souvent le maintien dans l'emploi de salariés de plus de 55 ans que le recrutement de plus de 50 ans.

Les dispositifs concernés sont majoritairement les entretiens professionnels de seconde partie de carrière, les outils de la formation professionnelle, la formalisation de pratiques de tutorat et, plus largement, de transmission des compétences. Plus rarement, les accords abordent le domaine de la prévention de la pénibilité, pour lequel il est sans doute plus difficile de présenter un objectif chiffré. Néanmoins, certains ont, par exemple, pris un engagement chiffré de mise en oeuvre de diagnostics des postes.

Concernant les entreprises, de nombreux accords sont en cours d'enregistrement. La Dares en dressera un bilan dans le courant du mois de janvier.

E & C : Du côté des entreprises, et en particulier des PME, la mesure a parfois été contestée, car assimilée à une charge supplémentaire en période de crise. Que répondez-vous à cette critique ?

D. A. : Le plan pour l'emploi des seniors a souvent été présenté comme une mesure de quotas, ce qu'il n'est pas. Il est certes contraignant en ce qui concerne ses modalités, et la sanction imposée. Ce qui engage à faire des avancées, ce sont la présentation d'actions définies et la proposition d'un objectif chiffré. Sortir de cette contrainte n'est pas forcément difficile. La réponse peut être adaptée selon le secteur et le niveau d'où l'on part en la matière.

L'ambition de ce plan est simplement que, dans toutes les branches et entreprises de ce pays, on se mette à parler des seniors. Ce n'était pas vraiment le cas jusqu'ici, malgré les campagnes de communication, et même si elles ont été bien accueillies.