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Du temps partiel aidé pour réduire la pénibilité

Enquête | publié le : 01.12.2009 |

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Du temps partiel aidé pour réduire la pénibilité

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Dans le prolongement de leur accord sur l'égalité des chances, les Hypermarchés Carrefour ont signé un texte sur les seniors visant à réduire la pénibilité, notamment en aménageant leurs horaires de travail.

Les Hypermarchés Carrefour ont conclu, le 25 septembre dernier, un accord d'entreprise sur la gestion des seniors, pour une durée de trois ans. Le texte a été signé par quatre syndicats sur six (CAT, CFDT, CFTC, FO). « La négociation a commencé en novembre 2008, dans le prolongement de notre accord-cadre sur l'égalité des chances », rappelle Marie-Hélène Chavigny, directrice des relations sociales. Le texte, finalisé en juin 2009, a été légèrement adapté pour tenir compte des critères imposés par la loi.

« Le plus difficile a été de faire accepter l'objectif même de la négociation, c'est-à-dire de maintenir les seniors dans l'emploi le plus longtemps possible, alors que les salariés réclament plutôt un départ en retraite anticipé », reconnaît la DRS. L'entreprise compte 25 % de salariés de plus de 45 ans, dont 5 % de plus de 55 ans. « Nous avons mis l'accent sur les mesures visant à réduire la pénibilité et à permettre le maintien dans l'emploi », indique-t-elle.

Aménagements progressifs

Les seniors peuvent bénéficier d'aménagements horaires pour regrouper leurs heures de travail et leurs jours de congés, passer sur un poste de jour, et ne travailler en soirée qu'une seule fois dans la semaine.

« Le passage à temps partiel progressif est la mesure phare de l'accord, la plus attendue par les salariés et l'axe principal de notre revendication », indique Serge Corfa, de la CFDT.

Réduction d'activité

L'accord donne, ainsi, la possibilité aux salariés de 54 ans à temps plein de réduire leur activité à 32 heures hebdomadaires, puis à 28 heures à 55 ans, à 25 heures à 56 ans, et à 21 heures à 57 ans. La première année à temps partiel, une prime annuelle allant de 750 euros brut pour 32 heures jusqu'à 3 000 euros brut pour 21 heures leur sera versée, afin de compenser la perte de revenu. Les années suivantes, cette compensation sera moindre.

Les seniors à temps partiel continueront à cotiser pour la retraite sur la base d'un temps plein. « Nous avons étendu le dispositif antérieur et augmenté de 50 % le montant des primes », précise Michel Enguels, de FO. Insuffisant selon la CGT, non signataire, qui réclamait le maintien du salaire complet en cas de passage à temps partiel.

Les cadres au forfait jours sont les perdants de cet accord : « Toutes les mesures demandées pour réduire le temps de travail et la pénibilité nous ont été refusées : mi-temps, jour de repos supplémentaire, suppression des permanences de 7 h à 22 h. C'est pourquoi nous n'avons pas signé », explique Gérard Basnier, de la CGC.

Actions de tutorat

Lors de l'entretien de seconde partie de carrière, tout salarié peut demander à participer à des actions de tutorat et bénéficier d'une formation à cet effet. Une mesure réclamée depuis longtemps par les salariés, « mais pas simple à organiser sur le terrain », selon Michel Enguels. Pour favoriser le maintien dans l'emploi ou l'évolution vers un autre métier, tout salarié à partir de 50 ans peut demander à bénéficier d'un bilan d'étape professionnel et d'actions de formation et de professionnalisation. « Encore faut-il pouvoir proposer un métier moins pénible, car il y a de moins en moins de fonctions administratives en magasin, hormis les postes d'encadrement », indique Michel Enguels. Une autre mesure proposée aux seniors pour réduire la pénibilité est la polyactivité, utilisée jusqu'ici pour permettre à des salariés de passer à temps plein en travaillant quelques heures sur un autre poste : « Quel que soit le travail proposé, le seul fait d'avoir une activité plus variée réduit la pénibilité », note Marie-Hélène Chavigny. L'objectif de recrutement de seniors, fixé à 1 % des embauches annuelles, reste un point faible de l'accord.

CARREFOUR

• Activité : grande distribution.

• Effectifs : 72 000 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 22,6 milliards d'euros.

• Date de l'accord : 25 septembre 2009.