«Mettre en évidence la création de stéréotypes pour permettre de mieux lutter contre les discriminations », c'est le but de la formation à la diversité lancée par BNP Paribas au mois d'avril. D'ici à la fin de cette année, 500 managers (ayant plus de trois personnes sous leur responsabilité) auront suivi ce programme d'une journée intitulé «Manager la diversité, un enjeu de performances». D'autres managers devraient également en bénéficier en 2009 et en 2010. Cette formation fait suite à une première initiative qui s'est déroulée au cours de l'année 2007. Plus courte, limitée à une demi-journée, elle a concerné 300 salariés des ressources humaines. « Elle abordait surtout les aspects juridiques sur les risques de la discrimination », explique Elizabeth Karako, responsable diversité chez BNP Paribas.

Pas question, cette fois-ci, de se limiter à ce seul aspect. Le cabinet Aleteya a été chargé d'élaborer une formation autour de quatre causes de discriminations : le genre, le handicap, l'âge et les minorités visibles. Au programme, une alternance d'éléments théoriques sur la construction des stéréotypes (sociologie, psychologie...) et des jeux de rôles mettant en scène des cas pratiques. Chaque session rassemble une quinzaine de personnes issues des différentes entités de la société.

La partie théorique insiste, notamment, sur les mécanismes du déni de la discrimination : chacun pense que ce sont les autres qui ont des préjugés. Les jeux de rôle, eux, ont pour but de permettre aux stéréotypes de s'exprimer, ils sont suivis d'un débriefing. « Le formateur cherche à déculpabiliser les stagiaires avec attention. Ce moment, pourtant difficile, se passe ainsi dans la bonne humeur », souligne Elizabeth Karako.

Les salariés étant issus des nombreuses entités du groupe, la formation permet également de mettre en évidence les différentes problématiques rencontrées. Par ailleurs, « l'identification des problèmes et l'échange de bonnes pratiques permettent de sortir de l'isolement dans lequel sont trop souvent cantonnés les managers sur cette question », se félicite la responsable de la diversité.

Les salariés s'autoévaluent de bout en bout. En effet, quinze jours avant la formation, les stagiaires répondent à un questionnaire d'«autopositionnement» pour évaluer leurs lacunes. A la fin de la journée de formation, ils remplissent un document dans lequel ils se fixent des objectifs concrets. Celui-ci est ensuite remis aux formateurs qui le leur renvoient par courrier sept mois après. « Il fonctionne comme une piqûre de rappel : ce document doit permettre d'évaluer à froid le résultat de la formation. »

Les premières sessions s'étant déroulées en avril dernier, cette dernière étape vient de commencer. Les stagiaires pourront alors commencer à mesurer les changements dans leurs pratiques.