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LE CORPORATISME, STADE ULTIME DU CAPITALISME Alain Cotta, Fayard, 130 pages, 12 euros.

Enjeux | Livres | publié le : 04.11.2008 |

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LE CORPORATISME, STADE ULTIME DU CAPITALISME Alain Cotta, Fayard, 130 pages, 12 euros.

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Alors que l'organisation en métiers s'imposait avant la Révolution à tous ceux qui échappaient à la condition paysanne ou ouvrière, la loi Le Chapelier de 1791 a prétendu mettre fin à cette organisation supposée nuire à la liberté individuelle d'entreprendre.

Ultérieurement, pourtant, dès l'époque napoléonienne, refleurissaient les professions réglementées et autres offices réservés. Plus tard, le mode d'organisation corporatiste s'est maintenu sous couvert de l'organisation en branches professionnelles. La notion de métier, à la fin du XXe siècle, a paru devoir définitivement s'effacer devant la montée des notions d'emploi et de compétences. Mais Alain Cotta, professeur d'économie à Paris-Dauphine, montre que le corporatisme a continué de structurer nos organisations économiques et sociales pour le plus grand bien des individus qui les composent.

Cette organisation par corps est, en effet, l'unique rempart des individus contre l'hydre du capitalisme mondialisé, à l'heure où l'économie prétend se débarrasser de la tutelle du politique. L'auteur prévoit que, dans les pays émergents, les intérêts catégoriels vont s'affirmer car leur fonction est de maintenir l'ordre social via une distribution des revenus acceptable.

Dans les pays développés, ces mêmes intérêts de corps devraient limiter la casse sociale. Le libéralisme absolu, tendu vers l'intérêt strictement individuel, est, pour Alain Cotta, aussi utopique que le communisme, car il néglige le besoin éperdu de sécurité des individus qui les conduit à tempérer leur avidité pour profiter de la protection du groupe.

Alain Cotta est professeur d'économie à Paris-Dauphine.