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Les pratiques

L'objectif de réindustrialisation de Reynolds Valence a pris du retard

Les pratiques | publié le : 02.09.2008 |

La préfecture de la Drôme se montre optimiste sur le reclassement des anciens salariés de l'usine Reynolds de Valence. Cependant qu'un projet complémentaire de relance du site a été ralenti.

Que sont devenus les 251 salariés touchés par la fermeture, en mars 2007, de l'usine Reynolds de Valence ? La plupart ont trouvé une solution, assure la préfecture de la Drôme, qui s'est récemment félicitée des « plus de 80 % de reclassements » obtenus à ce jour par le cabinet Altedia, qui anime la cellule de reclassement. L'objectif étant de 100 % pour avril 2009.

Des résultats dopés par les préretraites

A la fin du mois de juin, ils étaient, en fait, 136 salariés à avoir rebondi, que ce soit au moyen d'un CDI (76 personnes), d'un CDD de plus de six mois (30 personnes), d'une formation de longue durée (20 personnes) ou d'une création d'entreprise (10 personnes).

Les bons résultats dont se prévalent les services de l'Etat sont dopés par les préretraites, qualifiées de « solutions pérennes ». Elles ont été acceptées par 61 personnes, soit 24 % de l'effectif ! Quant aux personnes restantes, elles se répartissent entre salariés protégés non reclassés (10 personnes), congés ou longue maladie, formations courtes, projets d'entreprise inaboutis et CDD sans lendemain. « 34 personnes n'ont pas encore de solution identifiée », résume Jean-Michel Creisson, adjoint à l'économie de la ville de Valence.

L'effort de reclassement individuel doit être combiné avec un autre projet, complémentaire, de revitalisation du bassin. Celui-ci a été conclu courant 2007, via une convention entre l'Etat et le groupe Sanford Reynolds. Objectifs : réindustrialiser le site abandonné de 17 000 m2 (classé en zone franche urbaine), attirer des entreprises pourvoyeuses d'emploi dans l'agglomération de Valence (87 postes prévus à court terme) et soutenir le développement de TPE et de micro-entreprises. L'enjeu est de créer autant d'emplois que ceux détruits par Reynolds. L'entreprise a débloqué 1,225 million d'euros pour ce programme, dont deux premiers volets sont confiés au cabinet BPI.

Atermoiements politiques

Problème : des atermoiements politiques ont contrarié l'objectif de réindustrialisation à l'approche des élections municipales de 2008. L'ancienne équipe (UMP) a voulu préempter le site et empêcher Reynolds de le revendre à l'opérateur immobilier DJP Industry. Procès en référé. Le tribunal administratif de Grenoble a donné raison à l'opérateur, le 28 février 2008.

Passé les élections de mars, la nouvelle municipalité (PS) a décidé d'en rester là : « DJP a conservé le projet après plusieurs mois de flottement, note Jean-Michel Creisson. BPI a dû repartir de zéro, en avril dernier, pour retrouver des prospects. » Les pouvoirs publics espèrent toujours voir créer près de 150 emplois sur ce site, avant la fin 2009.

Quelques salariés toujours en difficulté

Outre ce retard à l'allumage, Gérard Clément, du syndicat FO, retient qu'une quarantaine de salariés de Reynolds cumulent toujours des difficultés. « Il aurait fallu une prise en charge globale, pluridisciplinaire, comme à Romans-sur-Isère, où les aspects sociaux ont été mieux traités, estime-t-il. La fermeture du site a été vécue comme un choc. Particulièrement pour ceux qui avaient constitué de génération en génération des «familles Reynolds». »