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Enquête

« Le testing de la Halde ne remet pas en cause la GRH »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 02.09.2008 |

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« Le testing de la Halde ne remet pas en cause la GRH »

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E & C : Vous défendez et conseillez des employeurs, notamment sur des questions de discrimination. Comment ces derniers ont-ils réagi au testing de la Halde ?

C. A.-J. : Nous avons des clients parmi les vingt entreprises qui ont été testées. Leur première impression est que ce testing n'a pas été mené avec rigueur et professionnalisme. Par ailleurs, ils s'interrogent sur les critères retenus par la Halde pour distinguer ce qui est discriminatoire de ce qui ne l'est pas au regard des postes à pourvoir.

Il me semble que la Halde poursuit, aujourd'hui, deux objectifs qui doivent être distingués de ce que pourrait décider un tribunal : dénoncer les mauvaises pratiques, mais aussi faire parler de la Halde pour montrer qu'elle est présente, et médiatiser les discriminations pour que les employeurs soient vigilants.

E & C : Faut-il conclure de ce testing, et notamment du cas du Crédit agricole, que les entreprises ne peuvent rajeunir leur pyramide des âges, sauf à être discriminantes, alors même que de nombreux salariés partent à la retraite ?

C. A.-J. : Les entreprises devraient bannir l'expression «rajeunir la pyramide des âges» de leur vocabulaire. Certes, personne n'aurait songé à leur reprocher, il y a quelques années, de privilégier l'embauche des jeunes pour leur offrir une longue carrière. Mais, aujourd'hui, les arguments pour justifier le recrutement de jeunes au détriment des plus âgés ne sont plus ni valables ni acceptables. C'est justement cette mentalité que la loi et la Halde veulent changer.

Toutefois, si une entreprise justifie son besoin de recruter des personnes non expérimentées ou peu expérimentées - et non pas des «jeunes», ni même des «juniors» - par la nature des postes qu'elle veut pourvoir, et que, dans le même temps, il y a un équilibre des postes existants en interne, il n'y a pas de raisons qu'elle soit considérée comme discriminante. A l'inverse, si une entreprise ne recrute, tout à coup, que des candidats jeunes, les plus âgés, qui n'ont pas été retenus, pourraient défendre leur dossier devant la Halde. Tout est une question de modération.

E & C : Ce testing ne remet donc pas en cause le bien-fondé de la GRH ?

C. A.-J. : Non. Les politiques de lutte contre les discriminations font partie de la gestion des ressources humaines.