logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

L'aéronautique s'envole en Alsace

Les pratiques | publié le : 29.01.2008 |

Face au développement d'entreprises suisses basées à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, les acteurs de la formation du sud de l'Alsace travaillent à bâtir une offre dans ce domaine, dont la région est traditionnellement dépourvue.

L'Alsace, terre d'aéronautique ? Incongrue il y a quelques années, la question se pose désormais le plus sérieusement du monde, grâce à la Suisse voisine. Trois sociétés prévoient de créer au moins 700 emplois dans les deux ans sur la partie française de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, dans l'aménagement intérieur et la maintenance d'avions. Ces besoins, auxquels s'ajoutent quelque 500 emplois potentiels de sous-traitance, susciteront la création, dans les prochains mois, d'une plate-forme de formation. Elle associera l'Agefos-PME Alsace, la CCI de Sud-Alsace et l'Afpa, qui dispose déjà d'un centre dédié à l'aéronautique à Gonnesse, près de Roissy. « Nous comptons attirer au moins 400 à 500 candidats », espère Jean-Pierre Gallo, président de l'aéroport de Bâle-Mulhouse et principal initiateur du projet.

Des compétences recherchées

Les regards des recruteurs suisses se tournent, en effet, en grande majorité, vers la France, pour des questions de qualification davantage que de coûts. « Nous employons déjà 70 % de frontaliers français, car ils possèdent les compétences que nous recherchons : menuiserie, travail du cuir, métallerie... », expose Norbert Marx, directeur de Jet Aviation Bâle (1 500 salariés), qui prévoit, à lui seul, 400 embauches.

«Plate-forme» régionale

L'Afpa franchira une première étape en septembre prochain, en démarrant un cursus qu'elle évalue entre 400 et 600 heures. « Il donnera un socle commun de connaissances de base en anglais technique, aérodynamisme, matériaux, législation, sûreté/sécurité, soit les besoins les plus urgents que les entreprises nous ont exprimés », souligne Frédéric Vicquery, directeur de l'Afpa-Mulhouse. Puis, des formations de technicien d'aérostructure (niveau 4) et d'aménagement de cabines devraient voir le jour en fin d'année. Selon ses initiateurs, cette «plate-forme» alsacienne pourra être rejointe par les formations locales existant dans les nombreux métiers que requièrent les développements prochains des industriels : câblerie électrique, électronique, tuyauterie-plomberie, mécanique... Le projet vise aussi bien les demandeurs d'emploi que le personnel des PME locales qui pourraient décrocher des marchés de sous-traitance susceptibles de réduire leur dépendance à l'industrie automobile. Il prévoit donc de recourir aux contrats de professionnalisation comme à la période de professionnalisation et aux plans d'entreprise, voire au CTP (contrat de transition professionnelle), selon l'avenir que l'Etat réservera à ce dispositif expérimenté à Belfort-Montbéliard, tout près de l'aéroport.

Financement complexe

Mais, tout reste à faire pour son financement. Car une question complexe doit être résolue : comment faire participer à un Opca hexagonal des entreprises suisses, certes employeuses de salariés français ? L'Agefos-PME s'attelle à ce dossier, dans le but de trouver un cadre juridique fiable d'ici à l'automne.