La négociation sur la pénibilité au travail, qui s'apprête à fêter son troisième anniversaire (!), a mal commencé l'année. Pour la reprise des discussions, interrompues depuis le 11 décembre dernier, les partenaires sociaux se sont, en effet, «accrochés» sur le lien entre espérance de vie et pénibilité. La partie patronale a contesté toute corrélation directe entre la pénibilité de certains métiers et l'espérance de vie des salariés impactés.

Selon François-Xavier Clédat, chef de file de la délégation patronale, il convient aussi de distinguer « la contribution de la santé du salarié, son alimentation, son mode de vie et, bien sûr, son travail ». Une position qui a soulevé l'ire syndicale, la CFTC évoquant une séance « catastrophique », FO, une « provocation ».

En matière de réparation, le patronat a avancé quelques propositions qui concerneraient uniquement « les ouvriers et les personnels d'exécution ». A été évoquée la possibilité, pour des salariés ayant été soumis à une forte pénibilité, de travailler à temps partiel en fin de carrière. L'employeur financerait le mi-temps, le reste serait, selon le Medef, « en grande partie pris en charge par la solidarité nationale ». Un dispositif qui serait testé pendant cinq ans.

« Je tombe des nues, exprime Joseph Thouvenel, de la CFTC. Alors que nous devions discuter du champ d'application et des critères de la pénibilité, nous sommes revenus deux ans en arrière. Nous négocions sur un sujet lié à la réforme des retraites de 2003 et non sur la santé au travail. »

En fin de séance, la délégation patronale a remis aux représentants syndicaux un document sur «l'amélioration des conditions de travail». Le prochain rendez-vous est prévu le 6 février. Les acteurs de la négociation ne perdent pas espoir de conclure un accord avant le rendez-vous de 2008 sur les retraites.