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La pluridisciplinarité reste à inventer en matière de prévention

L'actualité | publié le : 29.01.2008 |

Selon un rapport de la Direction générale du travail, la pluridisciplinarité est une notion méconnue des entreprises.

Rendu public le 22 janvier dernier, le rapport de la Direction générale du travail (DGT) sur la pluridisciplinarité dresse un état des lieux sur le rôle et les missions des intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP), dont le statut remonte à 2004. A ce jour, plus de 1 750 habilitations ont été délivrées. Elles concernent, pêle-mêle, des ergonomes, des ingénieurs sécurité, des psychiatres, des psychologues ou encore des toxicologues.

Pistes de progrès

Malgré ce faible nombre, la DGT constate que « la pluridisciplinarité est ancrée dans les pratiques professionnelles, mais que l'indépendance et le positionnement de l'IPRP dans le système de prévention doivent être confortés ». Les auteurs du rapport brocardent, entre autres, le processus d'habilitation.

Parmi les pistes de progrès, la DGT cite les modalités de désignation des IPRP, leur statut et le pilotage du dispositif. Plus généralement, le développement de la pluridisciplinarité doit « reposer sur quatre piliers : la santé au travail, la prévention des risques, les financements et le dialogue social. »

La lecture du rapport se fait plus instructive lorsque sont abordés les points de vue des acteurs, en particulier celui des entreprises. Lesquelles « paraissent être peu, voire pas du tout informées des évolutions des services de santé ni de l'obligation d'avoir une approche pluridisciplinaire des questions de santé au travail ». La DGT se console quand un responsable RH et un responsable sécurité d'une grande entreprise de fabrication de moteurs proposent que « la pluridisciplinarité soit portée par la direction pour être effective et déboucher sur des améliorations ». La vision des CHSCT est, à ce titre, identique à celle des employeurs. Les membres des CHSCT « semblent avoir une connaissance très limitée de la pluridisciplinarité. De même, très peu connaissent les évolutions récentes de la médecine du travail ».

Après la mission Gosselin sur l'aptitude et l'inaptitude, le rapport des professeurs Conso et Frimat sur l'évaluation de la réforme de la médecine du travail (lire Entreprise & Carrières n° 880), cette autre étude vient esquisser les contours d'une nouvelle remise à plat des services de santé au travail.