La filière textile-habillement du Nord-Pas-de-Calais poursuit sa mutation, rythmée par les délocalisations. Avec d'importantes pertes d'emplois à la clé. Depuis le début 2000, le secteur perd 8 % à 10 % de son effectif régional, chaque année. Et si le développement des textiles techniques constitue une parade certaine, la mutation du secteur est loin d'être achevée.

C'est à partir de ce constat qu'a été élaboré un « accord régional pour l'accompagnement des entreprises et des salariés du textile et de l'habillement confrontés aux mutations économiques du secteur ». L'objectif est de mettre en place des actions pour anticiper et accompagner l'évolution de l'emploi dans la filière et faciliter les reclassements et les reconversions. Signé le 22 mars dernier par l'Etat, le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, l'Union des industries textiles du Nord (UIT), l'Union régionale des industries de la confection (Uric), le Forthac et sa délégation territoriale, le Forhatex, l'ANPE, les Assedic, l'Afpa et l'Aract, cet accord fait suite à de nombreuses expériences mises en oeuvre dès la fin des années 1990 pour faire face aux défaillances des entreprises, comme le dispositif Appui, reconversion, reclassement dans la métropole lilloise (Arrmel) ou la plate-forme de congés formation qui a permis de former 2 500 salariés en vue d'une reconversion entre 2003 et 2005.

Mais, contrairement aux initiatives précédentes, le champ d'application du nouvel accord est plus vaste. Il concerne toutes les entreprises du secteur de la région et l'ensemble des salariés licenciés. « Pendant deux ans, ils bénéficieront d'une cellule de reclassement permanente », résume André Beirnaert, président de l'UIT Nord. « Tant qu'il s'agissait de traiter des licenciements intervenant dans des grandes sociétés, les outils prévus par la loi étaient suffisants, détaille Bernard Vandeputte, en charge de la formation à l'UIT Nord et responsable de la délégation régionale du Forhatex. Mais aujourd'hui les licenciements concernent surtout les salariés de petites structures. Pour eux, il fallait inventer un nouvel outil. »

Après un appel d'offres, la cellule de reclassement interentreprises a été confiée pour deux ans au cabinet Menway. Son action sera pilotée et coordonnée par le Forhatex. Une centaine de salariés devraient rapidement en profiter. Finançant les reclassements à 100 %, la cellule a été dimensionnée pour traiter près de 500 personnes par an.

L'accord régional possède, par ailleurs, un autre volet plus préventif, qui prévoit la mise en oeuvre d'actions pour aider les entreprises à anticiper davantage leurs évolutions économiques, sociales et démographiques, notamment dans le cadre d'une démarche sur la GPEC et par le biais de la formation.