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Les Pratiques

Paca parie sur des démarches collectives

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 03.04.2007 | Marie-Pierre Vega

Pour améliorer la santé et la sécurité du personnel dans leurs entreprises, des patrons provençaux se sont mobilisés. Regroupés au sein de comités techniques, ils ont créé des normes qui débouchent sur des certifications.

Le dernier-né s'appelle GHI, Groupement hygiène industrielle. Ses membres : des hygiénistes industriels et des médecins du travail d'entreprises du pourtour de l'étang de Berre, comme Arcelor, Cegelec, Esso, Ortec et Total. Ils mettent en commun les procédés qu'ils déploient dans leurs entreprises pour mesurer et prévenir l'exposition des salariés à des risques professionnels. Objectif : normaliser leurs méthodes et les certifier.

Des performances améliorées

Le GHI est l'un des quatre comités techniques du Giphise, le Groupement interprofessionnel pour la prévention, l'hygiène industrielle et la sécurité dans les entreprises. Créé en 2005, il fédère et fait connaître des démarches collectives de certification, initiées par des donneurs d'ordres industriels de la région, pour améliorer la sécurité et la santé au travail de leurs salariés et de ceux des sous-traitants ; 366 entreprises employant 28 000 salariés, dont 24 sites industriels classés Seveso, sont membres de ce réseau ; 200 autres sont en cours d'adhésion. Raison de cet engouement : « L'approche sécurité et santé au travail améliore les performances de l'entreprise », explique Gérard Ferréol, président du Giphise.

Les résultats sont probants. Les adhérents du Giphise présentent un taux de fréquence des accidents du travail cinq fois moins important que la moyenne nationale pour la métallurgie et 13 fois moins pour le bâtiment. « Sans cette démarche, je n'aurais pas développé mon entreprise, qui compte, aujourd'hui, 120 personnes, et je n'aurais pas réussi à contenir le nombre d'accidents du travail à un maximum de deux ou trois chaque année », assure Bruno Franchi, Pdg d'une société de peinture industrielle à Châteauneuf-les-Martigues. L'initiative remonte au début des années 1980 : 19 donneurs d'ordre industriels définissent et font mettre en oeuvre les règles minimales de sécurité que tout salarié intervenant sur leur périmètre doit maîtriser. Ils agréent des centres chargés de délivrer les formations adéquates, qui débouchent sur une certification. En 2006, 10 000 personnes ont suivi ces formations.

Un avantage concurrentiel

D'autres certifications suivent, dont la création, au milieu des années 1990, d'un système de management de la sécurité, le référentiel Mase, fondé sur un principe d'amélioration continue de la sécurité. Il donne lieu à la délivrance d'un label pour trois ans. Mase a eu du succès au-delà des frontières de la région : 1 880 entreprises sont certifiées Mase en France. « C'est un avantage concurrentiel, note François Ranise, directeur de Profil, une entreprise marseillaise de travaux sur cordes. Le site du groupe Lafarge, au Havre, nous a choisis pour déboucher ses silos parce que nous sommes certifiés Mase. »

Auteur

  • Marie-Pierre Vega