Considérer la qualité des conditions de travail comme une forme de rétribution des salariés : tel est le postulat de la politique mise en oeuvre par le cabinet de conseil en management MCR qui, par ailleurs, le prône auprès de ses clients. « En améliorant l'environnement, explique Frédéric Bonneton, associé gérant du groupe MCR Consultants, nous voulons éliminer les sources d'anxiété dues à l'inconfort, et faire comprendre à nos salariés que leur bien-être nous importe. » Il s'agit même de les en persuader dans la durée, d'abord, en choisissant une nouvelle adresse prestigieuse, ensuite, en sollicitant jusqu'à leur sens olfactif. Un parfum aux vertus apaisantes est, ainsi, vaporisée dans ses locaux.

Chez MCR, la prise en compte du stress est née d'une expérience difficile. « Notre ancien équipement informatique nous a posé des problèmes, se rappelle Frédéric Bonneton. Les collaborateurs s'énervaient et la concentration était moins bonne. » Les objectifs paraissaient plus difficiles à atteindre, certains salariés se plaignaient de la masse de travail, pourtant inchangée.

MCR a alors cherché à « créer de la sérénité » et a d'abord choisi une nouvelle implantation, au coeur de Paris, facile d'accès. Le déménagement depuis Vanves (92) a été bien vécu. « Nous n'avons plus besoin de la voiture, témoigne Agnès Michelot, consultante manager. Nous craignons moins d'être en retard à nos rendez-vous. » La direction a, également, voulu des locaux lumineux et conviviaux avec, en sus, touche de luxe, une vue ménagée sur la tour Eiffel. « Pour que nos conseillers vivent le bureau comme un sas de décompression, raconte Frédéric Bonneton. Dans notre métier, les consultants portent le stress et l'exigence du client, s'ils sont eux-mêmes stressés, la confiance ne peut s'établir. »

En outre MCR a installé une borne odoriférante. « Elle diffuse des huiles essentielles vierges biologiques, qui luttent contre la présence microbienne et désinfecte ; mais ces huiles ont aussi un impact calmant », affirme Philippe Lery, le patron de Mobiwatch, qui les fabrique. La vaporisation orange, thym, romarin a été choisie, au détriment de la menthe - « trop salle de sport » -, de la vanille - « un peu petite fille » -, et des senteurs soporifiques.

Et si le changement de lieu, envisageable pour une telle entreprise de 12 personnes, représente pourtant une augmentation de charges de 10 % à 15 % (et 160 euros par mois pour la borne odoriférante), MCR a constaté une hausse de la motivation de ses salariés. « Associée à cette nouvelle adresse, la borne fonctionne comme un rappel, pour nos salariés, que leur confort nous intéresse. On y gagne en fidélisation et en implication », assure l'associé gérant.