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Les Pratiques

L'alerte éthique, business de Global Compliance

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 03.04.2007 | Caroline Talbot, à New York

La loi Sarbanes-Oxley, avec le traitement des alertes éthiques et l'assurance de confidentialité pour les «whistleblowers», fait les beaux jours de la PME américaine Global Compliance. Qui compte aussi des entreprises françaises parmi ses clients.

Global Compliance, une PME de Caroline du Nord (400 salariés), prospère sur une nouvelle niche : l'alerte éthique. Elle avait été initialement créée en 1981 pour répondre aux besoins de l'industrie de la défense américaine. Les acteurs de l'époque, soupçonnés de fraude, devaient se soumettre à des exigences éthiques du gouvernement de plus en plus sévères. Ils ont alors demandé à Global Compliance de mettre en place, dans leurs entreprises, un service téléphonique permettant aux salariés de dénoncer anonymement d'éventuels écarts.

Moraliser les pratiques

Depuis, d'autres «Fortune 500» ont eu recours à Global Compliance pour moraliser leurs pratiques, de même que des associations et des universités (gouvernance des subventions, harcèlement sexuel...). La loi Sarbanes-Oxley, passée en 2002, après les scandales financiers de WorldCom et d'Enron, lui a ouvert de nouveaux horizons. Dennis Muse, son Pdg, avoue qu'un tiers de ses 1 700 entreprises clientes sont venues à lui pour se conformer aux exigences de cette loi. Parmi elles, une centaine de clients en France, filiales de Sara Lee, de Microsoft ou encore de McDonald's, mais aussi des multinationales européennes cotées à New York ou à Londres. C'est, par exemple, le cas du groupe de restauration suisse Compass, dont les salariés français d'Eurest, Scolarest ou Medirest peuvent aussi appeler un numéro vert traité par Global Compliance dans le cadre de l'alerte éthique du groupe, nommée «Speak up».

Plutôt discret, Dennis Muse n'aime guère parler chiffres. Il concède, malgré tout, que le nouveau paysage éthique a généré un marché de plusieurs milliards de dollars pour le pionnier Global Compliance et ses concurrents Ernst & Young, PriceWaterhouseCoopers, Donaldson... La modeste hotline des débuts est doublée, aujourd'hui, d'un site Internet, sur lequel tout salarié peut dénoncer une malversation.

Les consultants de Global Compliance proposent aussi des campagnes pour informer et former les salariés au code de conduite de la société, dans tous les pays où elle est présente. La moitié des cent plus grandes entreprises américaines ont passé contrat avec Global Compliance pour ce programme.

Identité protégée

L'entreprise a aussi souhaité se faire entendre de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), en France, chatouilleuse sur la question de l'anonymat, possible facteur de délation. « Nous les avons rencontrés à Paris et invités chez nous, en Caroline du Nord », explique le Pdg. En France, le coup de fil anonyme n'est pas toléré, mais l'identité de l'informateur reste protégée. Global Compliance s'est adapté aussi à cette règle.

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York