En 2006, la Maaf a organisé, pour ses 900 managers, une journée de formation sur le fonctionnement économique de l'entreprise, « afin de donner du sens aux orientations et que chacun comprenne comment il y contribue », explique Mireille Roche, responsable du centre de formation de la Maaf. Cette action entrait dans le cadre du projet d'entreprise «Challenger attitude, Cap 99», qui confie aux managers un rôle de relais stratégique auprès des salariés. « Les managers ont leur propre tableau de bord, gèrent leur budget projet, mais très peu connaissent les comptes globaux de l'entreprise ni ne font le lien avec leurs propres actions », souligne Marie-Noëlle Désiré, chef du projet pour la Cegos, prestataire sélectionné pour cette opération. D'où l'importance qu'ils s'approprient les différents indicateurs et identifient clairement l'impact de leur action sur les résultats généraux.

La journée de formation (adaptée de «l'économie d'entreprise pour tous» développée par le pôle comptabilité-finance-gestion de la Cegos) s'appuie sur une pédagogie participative et vise à transmettre des contenus, a priori rébarbatifs, par le biais du jeu. C'est d'ailleurs cet aspect ludique qui a séduit la Maaf. Les groupes de stagiaires étaient constitués de managers issus de différents services : réseaux de vente, gestion de sinistres, et informatique.

La première séquence de la formation - un QCM sous forme de jeu de loto - portait sur l'environnement économique de l'entreprise : ses clients, ses concurrents et ses contraintes réglementaires.

La deuxième séquence devait faire passer les notions de bilan et de compte de résultat. Pour ce faire, les stagiaires se sont appuyés sur leur vie privée pour établir, à l'aide d'un puzzle financier, le bilan et compte de résultat de leur propre foyer, en remplissant les cases biens, financements, dépenses et revenus. Puis, ils ont dû transposer l'exercice aux comptes de l'entreprise et reconstituer les bilan et compte de résultat de la Maaf.

Dans un troisième temps, il s'agissait de leur faire comprendre, à travers des exemples transposables à l'entreprise, l'impact d'une action donnée sur les comptes de l'entreprise : comment l'événement s'y traduit, où va l'argent, etc. En fin de journée, les participants devaient identifier, dans leur propre métier, les actions ayant un impact sur le coût des sinistres, les frais de gestion ou la collecte.

« L'évaluation à chaud a révélé 90 % de satisfaction globale des participants et on constate déjà une meilleure capacité des managers à relayer les informations et à accompagner la stratégie de l'entreprise », estime Mireille Roche. Le coût de cette opération ne nous a pas été communiqué.