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A PSA Aulnay, 300 euros ou rien...

L'actualité | publié le : 03.04.2007 | Guillaume Le Nagard

Après quatre semaines de conflit, les grévistes de PSA Aulnay continuent de demander 300 euros d'augmentation. Un accord salarial pour l'ensemble du groupe a pourtant été signé par cinq organisations en février dernier.

Dans l'usine PSA d'Aulnay, le conflit s'est installé. Une grève de 400 à 500 ouvriers (sur 4 500) perturbe la production des C2 et C3. Depuis le 28 février, ils réclament une augmentation immédiate de 300 euros, un salaire d'embauche de 1 525 euros net, le départ en préretraite des plus de 55 ans et l'embauche des intérimaires. En fin de semaine dernière, ils étaient prêts à entrer dans la cinquième semaine de conflit. « De nombreux non-syndiqués font partie du comité d'organisation de la grève, indique Jean-Pierre Mercier, délégué CGT sur le site. Et deux AG sont tenues chaque jour. » Une caisse de grève a déjà permis de collecter plus de 60 000 euros, selon le syndicaliste.

Effet dominos

Fin février, la grève des salariés de Magnetto, sous-traitant installé sur le site, qui a débouché sur 130 euros brut d'augmentation et l'embauche d'intérimaires, a mis le feu au poudre chez le donneur d'ordres. PSA venait, pourtant, de négocier un accord salarial, signé par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, FO et GSEA. Les 1,75 % d'augmentation moyenne proposés, et 26 euros au minimum, apparaissaient soudain comme une aumône, même si la direction de PSA fait valoir que les salaires d'embauche ont augmenté de 25,4 % depuis 2000 (pour une inflation de 12,2 %).

«Combat national»

Certains ouvriers d'Aulnay déclarent mener un « combat national » pour les salaires, et le site a reçu les visites d'Olivier Besancenot, d'Arlette Laguiller et de José Bové. De leur côté, la CFDT et la CFTC ne remettent pas en cause leur signature au bas de l'accord salarial... tandis que les représentants CFDT d'Aulnay soutiennent les grévistes. Les propositions de négociation, notamment sur les conditions de travail à Aulnay, seule porte de sortie entrouverte, étaient jugées insuffisantes par les grévistes en fin de semaine dernière.

Le recrutement d'intérimaires sur une cinquantaine de postes liés à des projets rendus caducs par la grève, considéré irrégulier par le TGI de Bobigny, le 26 mars, a encore tendu les relations dans l'usine. Mais, si l'on excepte quelques débrayages, le mouvement n'a pas fait tache d'huile dans les autres sites.

En revanche, des équipementiers de PSA Aulnay entrent dans la danse : Lear, qui fournit des sièges, s'est mis en grève le 27 mars.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard