Le 17 mars 2005, une cinquantaine de personnes travaillant dans la fonction RH se réunissaient autour d'un verre dans une librairie-café de Lille. Le premier Café RH était né. Calqué sur le concept du Café philo, l'objectif des promoteurs (la chambre de commerce de la métropole lilloise et le Master RH de l'université de Lille-1) était de réunir des professionnels pour échanger autour d'un thème fixé le jour même par l'assemblée. Depuis, les rencontres se poursuivent au rythme d'une par mois. Avec un tel succès que, très vite, un autre Café RH a vu le jour, à Valenciennes, pour « désengorger » celui de Lille. « Pour que les débats soient réellement pertinents, il faut être entre 20 et 40 personnes », souligne François Gueuze, initiateur du concept, consultant et professeur associé au Master RH.

Depuis ce lancement, le concept a fait tache d'huile. Au cours des douze derniers mois, des Cafés RH ont ainsi été inaugurés à Lyon, à Poitiers... et même à Sao Polo ! D'autres ouvriront en septembre prochain à Amiens, Dijon, Montpellier, Paris, Toulouse et Dunkerque. Et d'autres encore sont en cours de constitution (Grenoble, Bordeaux et Marseille). Pas de doute, la formule plaît. Et pour cause : on ne vient pas au Café RH écouter une conférence à l'interactivité forcément réduite. Ici, le thème du jour est déterminé collégialement et l'anonymat est préservé. « Cela permet de se «lâcher» un peu et d'aborder des problématiques concrètes, voire délicates, sans dévoiler son identité ni celle de son employeur », souligne François Gueuze.

Synonyme d'ouverture, cette liberté a notamment permis d'accueillir des personnes d'horizons très variés. Pratiques ou conceptuelles, les thématiques abordées sont ensuite approfondies avec la mise en ligne, sur le site Internet du Café, de «dossiers» relatifs au sujet. Contrairement aux rencontres traditionnelles, la réflexion se fait pendant et après la réunion.

Pour soutenir cet essaimage, le mouvement des Cafés RH se structure. « Il faut éviter une croissance désordonnée qui ferait perdre en visibilité, prévient François Gueuze. Une association fédératrice sera bientôt constituée pour soutenir les porteurs bénévoles de nouveaux Cafés - aide au fonctionnement, partage de ressources documentaires, mise à disposition de la plate-forme Internet... »

La création de chaque nouveau Café sera ainsi accompagnée par un Café existant, a priori le plus proche géographiquement. Pour lui faire bénéficier de son expérience, mais aussi pour l'encadrer et garantir le respect des principes fondateurs du mouvement, résumés dans une charte déontologique qui prône le respect de l'éthique et de la personne, ainsi que la promotion de l'équité et de la diversité.