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Enquête

Le bilan de competences Fete ses 20 ans

Enquête | publié le : 27.06.2006 | Laurent Gérard

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Le bilan de competences Fete ses 20 ans

Crédit photo Laurent Gérard

Les 20 ans du bilan de compétences ont été fêtés, en avril dernier, à l'initiative de la Fédération nationale des centres interinstitutionnels de bilan de compétences (FNCIBC). Revêtant à la fois succès et mauvaise réputation, le bilan de compétences connaît la pression de nouvelles exigences financières et de qualité.

La réforme de la formation professionnelle (*) a, notamment, instauré un bilan de compétences systématique pour tous les salariés de plus de 45 ans ayant un an d'ancienneté dans l'entreprise. L'outil est-il à la hauteur de cette obligation ? Des réformes sont-elles nécessaires ? Quels sont ses gages de qualité et de succès ? Faut-il revoir les pratiques tarifaires ?

Ces questions n'ont cessé de traverser la journée du 27 avril, date de la manifestation organisée par la Fédération nationale des centres interinstitutionnels de bilan de compétences (CIBC) pour fêter les 20 ans de ce dernier. La date de naissance retenue par la Fédération nationale, en effet, n'était pas la loi du 31 décembre 1991, qui a créé le bilan tel qu'il est encadré aujourd'hui par le Code du travail, mais une circulaire du 14 mars 1986 du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle de l'époque, Michel Delebarre, relative à «la mise en oeuvre de l'expérimentation d'une dizaine de centres de bilans d'expériences personnelles et professionnelles».

Déblocage

Cette manifestation semble avoir porté certains fruits. Car, quelques jours après, des situations jusqu'alors bloquées (des négociations, engagées en janvier et février 2006, entre la DG de l'ANPE et les CIBC, avaient été interrompues à partir de mars) ont commencé à trouver des solutions. Il en est ainsi du nombre de bilans de compétences approfondis (BCA) pressentis pour les demandeurs d'emploi, en 2006, par l'ANPE. Prévus en forte réduction (-60 %, soit 60 000 bilans de compétences approfondis), ils devraient être rétablis à 146 000, comme les années précédentes. L'ANPE a estimé, finalement, que l'outil méritait d'être mieux utilisé.

BC «hors dispositif»

Deuxième point : les bilans de compétences «hors dispositif», c'est-à-dire pour les salariés n'ayant pas cinq ans de cotisation pour bénéficier des bilans de compétences Fongecif, pour les populations non salariées, les chômeurs non indemnisés, les jeunes, les femmes en reprise d'activité, les détenus... L'engagement d'en financer 3 000 (payés par l'ANPE, mais gérés par les CIBC) a finalement été retenu par l'agence.

Troisième point : la Fédération nationale des CIBC demandait le maintien d'un budget recherche et développement propre à son réseau. Or, la direction générale de l'ANPE a exprimé un accord de principe sur cette proposition. Restent les questions de l'inscription du bilan de compétences approfondi dans le livre 9 du Code du travail et celle du droit au bilan de compétences approfondi pour les demandeurs d'emploi : cette incertitude ne devrait pas trouver de réponse avant la fin de l'année.

A côté de ces problèmes de solvabilité du marché, la qualité de la prestation a été particulièrement questionnée. La démarche qualité du Fongecif Ile-de-France et celle de labellisation de la FNCIBC (lire articles p. 16 et 18) visent à répondre à ces attentes.

Pratiques tarifaires

Des attentes d'autant plus justifiées, a argumenté Dominique de Calan, DG adjoint de l'UIMM, que le fait de trouver des tarifs variant de 1 000 à 6 000 euros est particulièrement exaspérant. Et d'ajouter que, vu les besoins massifs de bilans de compétences à venir dans la métallurgie, il espérait bientôt voir des prestations à 800 euros ! Ce à quoi Jean-Pierre Vacher, président de la FNCIBC, répond que « la vérité tarifaire est dans les eaux de ce que font les centres interinstitutionnels de bilans de compétences, de 1 000 à 1 200 euros, c'est un plancher pour un niveau de qualité. Sauf à supprimer le face-à-face et l'individualisation ! Notre position est de faire pour bien faire, sans faire du profit ».

(*) L'avenant n° 1 à l'accord national interprofessionnel du 5 décembre 2003 sur l'accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle.

L'essentiel

1 Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont bénéficié d'un bilan de compétences depuis 1991. En ce sens, c'est un succès. Pourtant, dans l'esprit de nombre d'employeurs, le recours au bilan est encore vu comme un échec ou une défiance.

2 Les exigences en matière de qualité vont devenir de plus en plus pointues tant de la part des financeurs interprofessionnels que de la part des entreprises.

3 Des efforts tarifaires seront certainement demandés aux prestataires de bilans de compétences.

Les CIBC en chiffres

Les Centres interinstitutionnels de bilans de compétences (CIBC) ont dispensé, en 2005, 130 000 prestations sur le champ de l'orientation tout au long de la vie : 70 000 bilans de compétences pour les salariés, les demandeurs d'emploi et les jeunes ; 30 000 prestations d'information et de conseil individualisé en VAE ; 30 000 autres prestations de conseil (orientation, évaluation, accompagnement, formation).

1500 personnes travaillent au sein des CIBC, dont 1000 conseillers bilans. Le réseau comporte 265 implantations locales.

Auteur

  • Laurent Gérard