Le service de communication interne du conseil général des Vosges prépare sa troisième journée d'information pas ordinaire (Jipo), qui se tiendra au printemps prochain.

« Il s'agit d'introduire une liberté de parole contrôlée au sein de l'administration », lance, sous forme de boutade, Lydie Fornage, responsable de la communication interne. « Nous voulons dépasser la culture administrative qui amène les salariés à s'enfermer dans une attitude de simple exécutant . Le support du théâtre permet, sous couvert du jeu, de faire passer beaucoup de messages et de fédérer nos 900 agents répartis dans les neuf circonscriptions que compte le territoire des Vosges », précise l'organisatrice des Jipo.

Cinq mois de préparation

Ces rencontres se déroulent environ tous les dix-huit mois et nécessitent cinq mois de préparation avec la troupe "Théâtre à la carte", une société d'origine canadienne .

En collaboration avec la direction des ressources humaines, le choix des thèmes donne lieu à un questionnaire adressé à l'ensemble du personnel. « Nous nous efforçons de faire ressortir tous les avis, et pas uniquement celui de la direction, qui reste notre client, afin que chacun se sente concerné », explique Frédéric Grey, chef de projet de "Théâtre à la carte".

Les acteurs commencent la journée par des saynètes humoristiques inspirées par les résultats de l'enquête. Ces dernières ont pour but d'introduire des travaux en ateliers, au cours desquels les participants se préparent, avec l'aide des comédiens, à traduire leur propre réaction au thème sélectionné. Si la première édition, en 2000, n'avait mobilisé que la moitié des effectifs, celle de fin 2001 a rassemblé 70 % des agents sur le sujet de l'aménagement et de la réduction du temps de travail (ARTT).

« Notre dernier questionnaire a révélé 92 % de réponses positives pour une nouvelle Jipo. Cela nous encourage à poursuivre dans cette voie », déclare Jean-Claude Joly, directeur des ressources humaines du conseil général des Vosges.

De leur côté, les organisations syndicales relativisent l'enthousiasme suscité par cette opération. « Du moment que cela apporte un petit peu plus de convivialité, nous ne sommes pas opposés aux Jipo. Mais, cela ne fait rien avancer sur le plan du dialogue social. Par exemple, sur le thème de l'ARTT, ne sont ressorties que des propositions qui avaient déjà été avancées dans le cadre de la concertation et sur lesquelles les salariés avaient déjà été informés. De plus, la catégorie des assistantes maternelles, qui représente 160 personnes, a été complètement oubliée lors de ces manifestations. La direction projette d'organiser une Jipo spécifique pour cette population, ce qui risque de les marginaliser encore plus », regrette Monique Scagliani, secrétaire de la section CFDT.

> Effectifs : 954 agents dont 160 aides-maternelles, 20 % de cadres A.

> Opération Jipo : 70 % des agents impliqués en 2001.