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Société des Bains de Mer Luxe, calme et rationalisation des RH

SANS | publié le : 26.02.2002 |

La Société des Bains de Mer de Monaco attire dans ses hôtels, restaurants et casinos de luxe la clientèle la plus fortunée. Mais pour faire face à la concurrence étrangère, l'heure est à la rationalisation de la gestion des salariés, pour l'instant hétérogène et marquée par des logiques de métiers et de corporations.

Luxe et raffinement. L'hôtel Hermitage, le restaurant Louis XV d'Alain Ducasse, le casino de Monte Carlo : quelques-unes des plus belles adresses hôtelières du monde. Capitale internationale du glamour chic, Monaco est une destination pour les grandes fortunes de ce monde. Toutes les enseignes prestigieuses de la principauté appartiennent à sa plus ancienne entreprise, la Société des Bains de Mer de Monaco et du Cercle des étrangers, créée en 1863 par ordonnance souveraine et dont l'actionnaire principal reste l'Etat monégasque, à 69 %.

L'entreprise emploie 2 822 salariés, soit près de 10 % des emplois salariés de la principauté. Ils exercent dans 400 métiers différents, des cuisiniers aux choristes de l'opéra en passant par les maçons et les croupiers du casino. Ils travaillent 39 heures par semaine, la durée hebdomadaire légale à Monaco.

Le salaire est en moyenne 20 % plus élevé qu'en France, où les charges sociales sont plus importantes. Et la SBM présente d'autres avantages : « Les allocations familiales sont multipliées par deux, l'entreprise finance son propre régime de Sécurité sociale et assure un meilleur taux de remboursement des dépenses de santé, et c'est elle encore qui garantit l'allocation chômage du salarié qu'elle licencierait », explique le DRH, Jacques Maire, un Français arrivé il y a trois ans avec, dans ses bagages, le souvenir des conflits sociaux durs des anciens chantiers navals de La Ciotat, où il officiait déjà à ce poste.

Le recrutement de la SBM, très encadré par la loi, donne la priorité aux Monégasques, conjoints de Monégasques, puis aux résidents et, enfin, aux habitants des communes limitrophes. Le turn-over est donc très faible. Aussi, la priorité du DRH est-elle ailleurs : simplifier la gestion des ressources humaines afin de faire de la Société des Bains de Mer "une entreprise normale", capable d'affronter la concurrence des grandes capitales dans un contexte morose. Rude tâche dans un groupe où il n'existe aucune grille de salaire, où l'ancienneté fait le niveau de poste et de rémunération, et dans un pays où il n'existe pas de code du travail, tout juste une jurisprudence jamais publiée.

« En cent cinquante ans, les règles et les statuts se sont multipliés au point, parfois, de ne plus être transposables d'une personne à l'autre », s'amuse Jacques Maire, qui s'efforce donc de mettre en place une réelle politique de rémunération et de progression de car- rière, tenant plus compte de la qualification et du mérite que de l'ancienneté, et assortie d'un système d'appréciation du personnel, inspiré des entretiens annuels français. « Pour cela, la hiérarchie doit être éduquée. Elle devrait être un relais des positions de la direction. Dans la réalité, elle soutient la plupart du temps les revendications du personnel et des 13 syndicats », précise Jacques Maire. Chacun d'entre eux, ou presque, représente sa corporation professionnelle. Et le DRH doit composer avec les accords de branche non dénonçables s'ils ne comportent pas de clause allant dans ce sens. Des particularités qui incitent à cultiver le dialogue social.

REPERES

2 822 salariés permanents

4 hôtels, 23 restaurants, 2 établissements balnéaires, une discothèque, 4 casinos, deux salles de galas et expositions, un country club.

326,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000.