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Montée en charge sur fond de polémique

SANS | publié le : 26.02.2002 |

es prestations de bilan de compétences approfondi (BCA) destinées aux demandeurs d'emploi se multiplient, tandis que les professionnels du bilan de compétences expriment diverses craintes et réserves.

Le comité de suivi des Centres de bilan de compétences doit se réunir très prochainement, et l'ANPE va certainement revoir, au moins partiellement, sa copie en matière de Bilan de compétences approfondi (BCA), suite aux protestations des professionnels du Bilan de compétences (BC).

En effet, depuis juillet 2001, l'ANPE, via le Pare (Plan d'aide au retour à l'emploi), propose aux chômeurs un bilan de compétences approfondi. Françoise Heurtel, responsable du département service aux actifs de l'ANPE, affirme assister à « la montée en charge de cette prestation, à la faveur des entretiens prévus après six mois de chômage ». Problème : les professionnels du BC critiquent le dispositif, notamment son appellation, « source de confusion avec le bilan de compétences défini par la loi de 1991 ».

Un produit "dérivé"

Jocelyne Peyraut, présidente de la Chambre syndicale des centres de bilan de compétences (CSCBC), critique l'absence de volontariat et de confidentialité du BCA, alors que ces deux modalités sont « clairement inscrites dans la loi de 1991 et font partie de la déontologie des professionnels de bilans ». Selon elle, le BCA est « une mesure d'adaptation au marché de l'emploi » sans rapport avec le BC, « outil de gestion du parcours professionnel ». Serge Rocher, vice-président de la Fédération des centres inter-institutionnels des bilans de compétences, définit le BCA comme un produit "dérivé" qui ne fait pas des demandeurs d'emploi des acteurs de la démarche.

Surprises, irritations, dénégations

Bien que le BCA soit présenté, dans son cahier des charges, comme une "commande de l'ANPE, prescrite" aux demandeurs d'emploi et impliquant une restitution des éléments du bilan "à l'ANPE", l'agence assure pourtant que, à tout moment, le demandeur d'emploi peut accepter ou refuser un BCA. « Le bilan de compétences approfondi est bien un bilan de compétences défini à partir des pratiques existantes et dans une logique de service aux personnes », déclare Françoise Heurtel. Et rien n'interdit aux prestataires de donner un document de synthèse à l'intéressé, ce que font déjà des CIBC. Cette remise de documents, les délais, la démarche volontaire..., tout cela pourrait être revu dans le futur cahier des charges du prochain appel d'offres, au milieu de cette année. « Nous travaillons régulièrement avec les CIBC, notamment pour le rapprochement des points de vue sur le cahier des charges », souligne Francoise Heurtel.

REPERES

4 300 demandeurs d'emploi ont bénéficié du BCA.

1 240 prestataires de bilan habilités par les directions régionales de l'ANPE.

135 000 BCA réalisés en 2002 dans une enveloppe financière d'environ 100 millions d'euros.