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Le CJD milite pour donner la priorité aux salariés

SANS | publié le : 26.02.2002 |

A l'occasion de l'examen par les députés du projet de loi relatif au développement des PME et de l'artisanat, le Centre des jeunes dirigeants tire le signal d'alarme sur les mauvais chiffres des reprises d'entreprises et milite pour la transmission aux salariés.

En France, beaucoup d'entreprises ont été créées après la Secon- de guerre mondiale : nombre de dirigeants arrivent donc en fin de vie professionnelle et vont chercher un repreneur », souligne Louise Guerre, présidente nationale du Centre des jeunes dirigeants (CJD). Près de 700 000 chefs d'entreprise en exercice ont ainsi plus de 50 ans annonce une étude de l'APCE (Agence pour la création d'entreprise).

Or, depuis dix ans, le nom- bre de reprises d'entreprises est en baisse constante, passant de 55 000 à 41 500, soit une chute de 25 %. Des chiffres alarmants que le CJD met sur le compte de la taxation excessive de la transmission en France. Et qu'il entendait rendre largement publics à l'occasion, la semaine dernière, de l'examen par les députés du projet de loi relatif au développement des petites entreprises et de l'artisanat, qui prévoit notamment d'améliorer les conditions de financement de la création ou de la reprise d'entreprise et de limiter le coût de leur transmission.

« La baisse des taxes n'a jamais été l'axe principal des revendications du CJD, rappelle Louise Guerre. Mais il s'agit aujourd'hui de préparer l'avenir, car des entreprises qui meurent faute de repreneur, ce sont des milliers d'emplois qui disparaissent. » Ainsi, chaque année, un tiers des entreprises artisanales, soit 10 000 sociétés, cessent leur activité car personne ne poursuit cette activité. Sa- chant qu'elles comptent en moyenne trois salariés, cela représente la suppression de 40 000 emplois.

Droit de priorité

Pour stopper cette hécatombe, les Jeunes dirigeants souhaitent tout d'abord en finir avec la vision "univoque et faussée" qui assimile l'"entreprise", communauté humaine, à la société de capitaux qui la structure. « Aujourd'hui, on considère une entreprise comme un patrimoine au même titre qu'une voiture ou des tableaux, estime Louise Guerre. Elle fait donc partie de la succession. Le CJD pense au contraire que sa transmission devrait bénéficier aux plus compétents : les enfants, bien sûr, s'ils sont présents dans l'entreprise, ou les salariés, sous réserve qu'ils soient intéressés. » C'est pourquoi l'organisation propose, outre la réduction des taxes sur la transmission, de créer un droit de priorité pour les salariés, leur permettant d'acquérir leur entreprise avant tout autre en externe. Et pour faciliter cette reprise, le CJD réclame la création d'un Plan de reprise d'entreprise (PRE), qui serait mis en place à l'initiative de l'employeur, dans lequel ce dernier et les salariés pourraient épargner en franchise de charges sociales.

« Cela répondrait au problème du financement de la reprise, estime Louise Guerre, mais permettrait aussi au chef d'entreprise de s'impliquer dans son départ. Car pour qu'une reprise fonctionne, il faut que la direction en ait envie et la prépare pendant au moins deux ans. ».