Le rapport sur "L'entreprise et les cadres", publié récemment par l'Institut de l'entreprise, propose quatre modèles de gestion des cadres inspirés des résultats de deux enquêtes*.
L'analyse des réponses d'une première enquête menée en 2001* fait ressortir une tendance générale : les entreprises de plus de 10 000 salariés se démarquent en matière de gestion des cadres ; 87 % d'entre elles disposent d'une politique dédiée à cette catégorie, formalisée de surcroît par écrit (67 %). Par ailleurs, les outils de gestion les plus élaborés ne sont mis en oeuvre que dans 30 % à 40 % des cas étudiés, précisément dans les grandes entreprises, plus avantagées en matière de système d'information de gestion des cadres. Quant à la formalisation de la politique de gestion des cadres, elle apparaît assez homogène.
L'étude a dégagé quatre groupes d'entreprises selon leur mode d'organisation, au rang desquels l'entreprise de "type A" qui réalise une part importante de son chiffre d'affaires hors de France. Sa gestion des cadres est fortement centralisée, présente un taux d'encadrement faible (15 %) et un fort turn-over (32 %). Le recrutement externe (68 %) y est favorisé par rapport à la promotion interne (32 %). Deuxième cas, l'entreprise de "type B", où la politique de gestion des cadres est formalisée et segmentée. La présence des cadres y est importante (25 %) et le recrutement interne favorisé (61 %). Son turn-over est faible et l'entreprise est fortement internationalisée. Les entreprises de "type C" sont de taille moyenne ou petite. Là, c'est la direction générale qui gère les cadres, peu nombreux. Enfin, le dernier profil, le "type D", correspond à une entreprise moyenne ou petite dont l'implantation est internationale. La gestion des cadres n'y est pas formalisée.
Les auteurs de l'étude se gardent pourtant de généraliser en précisant que la typologie précédemment présentée n'a rien de restrictif. Si la grande majorité des entreprises étudiées se situe dans l'une des catégories définies, d'autres pratiquent une gestion des cadres à la frontière des catégories A et B.
La seconde enquête** nous apprend, en outre, que les jeunes cadres apprécient variablement les politiques RH. Ils sont satisfaits en matière de formation (67 %), de modalités d'évaluation (58 %), de la gestion des relations sociales (58 %), de recrutement (57 %). Mais ils sont déçus en termes de rémunérations (47 % de satisfaits) et de gestion de carrières (40 %).
* Enquête nationale sur la gestion des cadres dans les entreprises françaises de plus de 200 salariés, réalisée courant 2001.
** "Les jeunes cadres et l'entreprise", réalisée par l'Ifop auprès de 602 cadres âgés de 25 à 35 ans, du 3 au 10 janvier 2001.
