Le 28 février, l’avenant financier à la convention-cadre triennale conclue entre le FPSPP et l’État a été officiellement signé : 1,48 milliard d’euros seront engagés (1,34 milliard d’euros de recettes et ressources du fonds et 142 millions d’euros de recettes de l’État et du Fonds social européen). C’est inférieur à 2016, où 1,6 milliard d’euros avait été mobilisé.

Cette somme financera le compte personnel de formation (225 millions d’euros), les contrats en alternance (350 millions d’euros), la formation dans les entreprises de moins de 49 salariés (194 millions d’euros), des actions concourant à la qualification des salariés et des demandeurs d’emploi, telles que les CIF, POE, mutations économiques, contrat de sécurisation professionnelle… (310 millions d’euros), le conseil en évolution professionnelle (22,4 millions d’euros), et des mesures exceptionnelles d’appui aux politiques publiques de formation des demandeurs d’emploi, dont le plan 500 000 formations (264 millions d’euros).

On peut en déduire qu’environ 614 millions d’euros seront plutôt orientés vers les demandeurs d’emploi, et le reste vers les salariés en poste en entreprises et les jeunes en contrats de professionnalisation.

Cette répartition, fruit d’une âpre négociation entre l’État et les partenaires sociaux, est traversée par deux débats : le niveau de financement et le fléchage vers les demandeurs d’emploi.

Pour Myriam El Khomri : « Il ne faut pas opposer les publics. La signature de ce jour n’est pas une fin, mais un commencement, car il va falloir à présent préciser les critères des appels à projets, monter les partenariats avec les conseils régionaux, les Opca, Pôle emploi et passer à l’action sur le terrain. »

Pierre Possemé, vice-président (Medef) du FPSPP, a quand même précisé que : « Le Fonds dépense plus que ce qu’il récolte, cet effort est exceptionnel. » Le FPSPP récupère annuellement environ 800 millions d’euros des Opca. Ce sont les annulations (environ 20 %) sur les engagements des années précédentes qui lui permettent de mobiliser 1,34 milliard d’euros en 2017. Mais le fonds ne compte pas terminer l’année avec une trésorerie négative.

Trois interventions spécifiques du FPSPP sont également prévues en 2017. Une offre de formations digitales pour les publics dont la qualification est inférieure au niveau III (bac + 2), sera développée. Des appels à projets auprès des Opca permettront de cofinancer des formations à dominante ouverte et à distance (20 000 places).

L’offre de formation dans les métiers rares ou de niche, identifiés par les partenaires sociaux et les régions, sera consolidée : taille de pierre, dentelle, ou certains métiers du spectacle vivant, des loisirs et de l’audiovisuel… (3 500 à 4 000 personnes formées).

Enfin, les demandeurs d’asile et les réfugiés seront mieux formés pour faciliter leur intégration sociale et professionnelle (800 à 1 200 personnes).