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Prospective : Pistes pour travailler en bonne santé en 2040

La semaine | publié le : 29.11.2016 | Rozenn Le Saint

L’INRS a dévoilé une étude prospective sur les évolutions de l’emploi et leurs impacts sur les conditions de travail futures, y compris pour les RH.

À l’horizon 2040, les travailleurs connaîtront moins de pénibilité physique mais davantage de stress au travail. C’est le bilan de l’étude prospective pilotée par l’INRS(1). Un exercice pluridisciplinaire inédit réalisé à partir d’entretiens de spécialistes du monde du travail pour anticiper sur le profil de l’emploi de demain et ses conséquences sur la santé des travailleurs, et dévoilé le 23 janvier à l’Assemblée nationale.

Cinq questions étudiées.

Le groupe de travail s’est penché sur cinq questions : que produira la France de demain ?, le logiciel triomphera-t-il via la robotisation ?, le retour du local deviendra-t-il un outil de développement ?, dans quelle mesure les formes de travail se multiplieront-elles ? et enfin, comment les rythmes du travail évolueront-ils ?

À titre d’exemple, l’étude développe ce que la poursuite du processus de robotisation pourrait impliquer pour les métiers RH, avec une procédure d’embauche automatisée grâce à un logiciel de traitements de données. Il sélectionnerait les futures recrues via des algorithmes croisant des informations des réseaux sociaux et analyserait les formules de langages des candidats.

Plus globalement, on peut attendre de l’automatisation une amélioration future de la santé et de la sécurité avec moins de pénibilité physique. Toutefois, entre 7 % et 16 % des emplois seulement seront totalement automatisables. « Si le travailleur éprouvera sûrement davantage d’intérêt à accomplir sa mission car les tâches les plus répétitives seront accomplies par des robots, il sera sera en bout de chaîne, en relation avec le client », rapporte Cécile Jolly, experte en projection d’emplois pour France stratégie, et membre du groupe de projet. Ce qui pourrait, selon elle, augmenter les RPS, en raison des tensions accrues avec le public.

Une autre partie de l’étude montre qu’il semble nécessaire de réinventer la prévention des risques professionnels en fonction des évolutions attendues du marché du travail, avec une multiplication des contrats courts et une montée en puissance du statut d’indépendant « du fait du besoin de flexibilité des entreprises et de la demande de davantage d’autonomie des travailleurs indépendants, mais aussi des salariés, via le télétravail », souligne Cécile Jolly.

Approche indivualisée.

Il faudrait donc passer d’une approche collective de la protection sociale à une approche individualisée. Une réflexion qui fait écho au discours d’ouverture de la journée consacrée à l’emploi de demain prononcé par Myriam El Khomri. Elle a insisté sur l’apport de la loi travail du 8 août 2016 et notamment sur la partie concernant la modernisation de la médecine du travail. « Elle permettra un suivi à la fois universel et mieux ciblé », a assuré la ministre.

1) En partenariat avec l’Anact, l’Anses, l’Aract Rhône Alpes, la Dares, la direction des risques professionnels de la Cnam-TS et France stratégie.

Auteur

  • Rozenn Le Saint