LA TENDANCE ACTUELLE est de privilégier le dialogue social dans l’entreprise. Pourtant, les premiers acteurs de ce dialogue que sont les représentants du personnel sont souvent empêchés dans leurs initiatives et leur fonction de conseil par leur statut ambigu par rapport au lien de subordination où ils sont tenus. Celui-ci conduit, selon les cas, ou à les discriminer en tant que salariés ou à les mettre à l’écart d’un certain nombre d’obligations de subordination avec pour conséquence un discrédit de leur parole auprès des autres salariés. Quand la politique maison ne consiste pas à les diviser selon leur appartenance syndicale. L’auteur, chargé de recherche au CNRS, dresse un tableau assez exhaustif des conditions de cette représentation en examinant tour à tour les règles du dialogue social en France, les aspects statistiques de la représentation du personnel : qui sont les délégués ? Combien sont-ils ? Quel est leur profil démographique… Il passe ensuite en revue les stratégies mises en place par les entreprises, qui peuvent aller d’une tentative d’acheter la paix sociale au prix de privilèges individuels, à des politiques d’ostracismes ou de rétorsion. Enfin, l’auteur propose quelques pistes d’amélioration de la représentation du personnel pour favoriser le dialogue social, notamment à travers une meilleure protection des représentants, une valorisation de leur carrière et une externalisation du financement de la représentation, qui apaiserait les relations internes.