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Sur le terrain

Conditions de travail : la poste déménage pour regrouper ses équipes

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 22.03.2016 | Rozenn Le Saint

4 500 agents vont migrer dans trois bâtiments du sud de Paris d’ici à la mi-2017. Le but : faire travailler ensemble les différents métiers de l’entreprise dans le cadre du projet stratégique, et réaliser 11 millions d’euros d’économies par an.

La direction n’a pas réussi à trouver de site suffisamment grand pour accueillir les 4 500 postiers du siège à Issy-les-Moulineaux (92), ville limitrophe du sud de Paris. Le plus gros des troupes, soit plus de 2 000 agents, vient de commencer à intégrer un immeuble rénové de cette ville – le Lemnys. Leur emménagement se poursuivra jusqu’en juin. Et 900 autres postiers sont logés dans un immeuble voisin de la même commune, déjà occupé par La Poste. Le reste des salariés concernés travaillera dans un autre site déjà connu de ses services, boulevard Brune, à Paris. L’ensemble des déménagements seront achevés à la fin du premier semestre de l’année 2017.

« Les futurs espaces de travail comporteront davantage de salles de réunion et d’espaces de convivialité. Les agents ont choisi et essayé le mobilier de leur bureau et seront tous dotés d’un smartphone et d’un ordinateur portable », indique Yves Arnaudo, directeur du développement RH.

Une instance de coordination

« Les open spaces faisaient peur aux postiers. Les bureaux seront découpés en “kits”, avec des espaces de travail d’une dizaine de personnes, qui peuvent être séparés en deux ou trois par des cloisons », indique Bernard Martin, secrétaire général adjoint de la CFDT francilienne des postes et responsable du projet de déménagement pour le syndicat. Dans la mesure où 13 directions différentes étaient concernées par le projet, une instance de coordination des CHSCT s’en est saisie pour étudier les conditions de travail des postiers dans leurs futurs bureaux.

Au-delà des 11 millions d’euros d’économies annuelles escomptées, sans même y intégrer la vente ou la location du siège rue de Vaugirard, à Paris, l’objectif est de coller au projet stratégique de l’entreprise à l’horizon 2020, qui consiste à faire travailler ensemble les différents métiers. « Jusqu’à présent, les branches fonctionnaient indépendamment, voire se concurrençaient. Le but est de “démétiariser” », traduit Bernard Martin, qui a réclamé la signature d’un accord sur les dispositifs d’accompagnement social du projet intitulé « village La Poste ». La CFDT l’a obtenu et a paraphé le texte aux côtés de la CFTC, de la CFE-CGC, de FO et de l’Unsa, le 8 janvier dernier.

Temps de transport inchangé

Cet accord vise à faciliter l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle pour les personnes qui voient leur temps de transport allongé significativement. Les agents s’étaient émus d’apprendre dans la presse qu’une première destination avait été envisagée à la Plaine Saint-Denis (93), eux qui habitent en majorité dans le sud de Paris ou en proche banlieue sud, du fait de l’implantation des neuf sites actuels.

Finalement, avec le choix de déménager dans le sud de la capitale, pour les 60 % de salariés concernés qui ont répondu à l’enquête lancée par la direction, le temps de transport ne changera qu’à la marge. Ils passeront de 52 minutes en moyenne pour atteindre leurs bureaux à 54 minutes, selon leurs déclarations.

Les personnes les plus fortement touchées, et qui auront notamment plus de deux heures de transport par jour pour effectuer leur trajet domicile-travail, pourront télétravailler depuis chez elles deux jours par semaine au lieu d’un, grâce à une disposition spécifique de l’accord “Village La Poste”. Par ailleurs, des tiers lieux, comme le campus de Saint-Quentin (Yvelines) ou d’autres sites parisiens de La Poste, pourront servir de sites de travail alternatifs. Des aides au déménagement sont aussi prévues par l’accord d’accompagnement, ainsi qu’à l’acquisition d’un véhicule personnel (automobile, moto, vélo) : jusqu’à 20 % du coût d’achat et à concurrence de 1 500 euros. L’entreprise favorise aussi les modes de transport écologiques. Par exemple, si un salarié déclare gagner plus de 30 minutes de temps de transport dans la journée en s’y rendant à bicyclette, l’entreprise participera à son acquisition. La direction a également créé un site dédié au déménagement pour informer les collaborateurs, entre autres, sur l’attribution des places de parking, et animera un site de covoiturage.

Auteur

  • Rozenn Le Saint