Difficile de rester sur des méthodes traditionnelles de recrutement avec 1 500 embauches à effectuer chaque année sur le marché très concurrentiel des auditeurs, fiscalistes et consultants, pour des profils de plus en plus spécialisés dans les nouvelles technologies, et avec une promesse employeur axée sur la culture de l’innovation.

Fort de ce constat, PwC a diversifié ses pratiques et renforcé son usage des réseaux sociaux. « Ces derniers sont au cœur de notre stratégie, à la fois pour communiquer, annoncer nos événements de recrutement, et sourcer directement les candidats passifs », souligne Virginie Groussard, directrice du recrutement. PwC est présent aussi bien sur LinkedIn et Viadeo que sur Facebook et Twitter, Instagram et YouTube, via notamment son réseau d’ambassadeurs. « Nous comptons sur les opérationnels pour relayer nos offres sur les réseaux sociaux, nous signaler des profils intéressants, reprend-elle, et nous réfléchissons pour cela à un système numérique de cooptation. » Dans les tuyaux également : un projet de targetting des candidats (ciblage via un système de programmatique publicitaire) des offres d’emploi, de chat-live avec les candidats…

Pour mener à bien tous ces projets, il a fallu se mettre en ordre de bataille. Depuis que Virginie Groussard a quitté le cabinet Robert Walters pour rejoindre les équipes RH de PwC, la direction du recrutement s’est étoffée, passant en un an de 20 à 30 personnes environ. Et son organisation a été revue avec la création d’une dizaine de postes de chargés de sourcing, qui partagent désormais la fonction avec les chargés de recrutement. « Ces derniers restent en charge du process de recrutement et des entretiens, tandis que les sourceurs sont le premier contact des candidats. »

Concrètement, les chargés de sourcing “chassent” les candidats, se chargent de la présélection par téléphone, et opèrent une veille sur les nouvelles solutions de recrutement : « Un bon sourceur doit avoir une stratégie d’approche, savoir où rechercher, comprendre les besoins des managers, détaille Virginie Groussard. S’adresser à des candidats sur les réseaux sociaux demande un certain savoir-faire : il faut être subtil, savoir se positionner plutôt en conseil et gérer les échecs. » Pour cela, outre la formation au sourcing que l’ensemble des recruteurs ont suivie, ces spécialistes développent la coordination avec les autres acteurs du recrutement : « Pour définir les fiches de poste, nous organisons régulièrement des workshops qui réunissent sourceurs, chargés de recrutement et opérationnels, raconte Hafida Bakdim, responsable d’une équipe de cinq personnes pour le pôle Conseil de PwC. À partir de mots-clés, les managers précisent les compétences dont ils ont besoin et qui aideront à la recherche. Par exemple, que met-on derrière la notion de “transformation digitale” ? Les chargés de recrutement, de leur côté, complètent le brief en indiquant aux chargés de sourcing les critères en termes de personnalité qu’il faudra valider lors de la présélection. Les sourceurs doivent être capables de parler métier, trajectoire, stratégie avec les candidats. »

Dans l’équipe, les sourceurs sont généralement « de jeunes diplômés de master RH ayant eu une première expérience dans le recrutement, notamment à l’occasion d’un stage, ou des assistantes RH que nous avons formées à cette fonction », décrit Virginie Groussard, qui veut aussi leur proposer des « chemins de carrière » pour leur permettre d’évoluer vers des postes de chargés de recrutement.

Après une petite année de fonctionnement, cette nouvelle organisation a déjà produit des effets. D’une part, indique Virginie Groussard, « nous travaillons moins qu’avant avec les cabinets de recrutement ». D’autre part, selon Hafida Bakdim, les profils des candidats sélectionnés sont « plus ciblés, plus qualitatifs ; 15 % d’entre eux viennent désormais de notre travail de sourcing, ce qui est encourageant ».

Par ailleurs, souligne-t-elle, « le recrutement est devenu une activité plus collaborative. Avec le support des sourceurs, les chargés de recrutement travaillent moins seuls qu’auparavant. Et ils peuvent prendre un peu plus de hauteur sur leurs pratiques et leurs stratégies ». Avec le digital, leur métier aussi évolue : ils viennent d’être formés à l’utilisation d’un questionnaire de personnalité en ligne.

Activité

Conseil, audit et expertise comptable.

Effectif

5 000 salariés en France et en Afrique francophone.

Chiffre d’affaires 2015

810 millions d’euros (France et Afrique francophone).