Que peut nous apprendre de plus une nouvelle campagne de testing en entreprise sur les discriminations à l’embauche ? A priori, rien que l’on ne sache déjà… Depuis de nombreuses années, diverses études ont montré qu’elles existent. Un Français au patronyme à consonance étrangère – extra-européen –, même diplômé, habitant un quartier ou une ville de mauvaise réputation, a moins de chance d’accéder à l’emploi que son homologue au nom de famille fleurant bon le terroir. Pourtant, la plupart des recruteurs se défendent de discriminer en raison de l’origine. À les entendre, leurs critères de sélection portent en priorité sur les compétences, puis sur le diplôme… Le testing entreprise par entreprise reste un moyen de le vérifier. Car celles qui le pratiquent déjà en interne depuis plusieurs années peuvent constater des progrès. Preuve que les actions correctives de sensibilisation, de formation et de mobilisation sur ce sujet sont payantes.

Les entreprises qui se révéleront les moins vertueuses dans ce domaine ne risquent toutefois ni sanction ni mauvaise publicité. Aucun nom ne sera révélé. De son côté, le ministre de l’Économie a souhaité mettre en lumière les bonnes pratiques en créant un trophée des recruteurs de la diversité.

Au-delà de l’enjeu d’image, ces initiatives suffiront-elles à rassurer une partie de la population française, qui s’estime laissée pour compte ? Elles présentent au moins le mérite de remettre la problématique à l’agenda politique et de remobiliser les entreprises.