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CléA certifie le socle minimal de compétences

Zoom | publié le : 26.01.2016 | Valérie Grasset-Morel

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CléA certifie le socle minimal de compétences

Crédit photo Valérie Grasset-Morel

Le certificat CléA valide sept domaines de connaissances transversales considérées comme « le socle minimal de compétences et de connaissances professionnelles propres à faciliter l’accès à l’emploi et à la formation ». De 3 à 4 millions de salariés ou chômeurs peu qualifiés sont potentiellement concernés.

Ne cherchez pas l’acronyme : CléA est le nom de baptême du “socle de connaissances et de compétences professionnelles” créé par les partenaires sociaux (ANI de 2009 et 2013) et par la loi du 5 mars 2014. Le 21 janvier, le Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (Copanef) a donné le coup d’envoi officiel du “Certificat CléA”(1). Il est la première certification interprofessionnelle à valider sept domaines de connaissances transversales considérées comme étant « le socle minimal de compétences et de connaissances professionnelles propres à faciliter l’accès à l’emploi et à la formation » (lire encadré ci-dessous). C’est aussi la première certification interprofessionnelle inscrite de droit à l’inventaire de la Commission nationale de la certification professionnelle.

CléA est éligible au compte personnel de formation (CPF), au plan de formation de l’entreprise et à la période de professionnalisation. Il est également éligible par l’intermédiaire de Pôle emploi pour les demandeurs d’emploi.

Une portée nationale

CléA a une portée nationale ; il est reconnu dans tous les secteurs professionnels et concerne potentiellement 3 à 4 millions de salariés ou chômeurs peu qualifiés.

« Dans CléA, il y a clé », note Xavier Royer, coanimateur patronal du Comité observatoires et certifications (COC), instance du Copanef. Une clé qui « permet, grâce à l’acquisition des connaissances et des compétences fondamentales, de développer son employabilité, d’accéder à la formation ou de s’insérer dans l’emploi. Et aux entreprises, de développer leur compétitivité. » Six grands réseaux ont été habilités par le Copanef pour assurer l’évaluation des acquis et la formation, soit « plus de 1 300 sites sur tout le territoire », précise Laurence Martin, coanimatrice syndicale du COC : le réseau des ateliers de pédagogie personnalisée (APP), l’Afpa, le groupement 2A2C (CLPS « l’enjeu compétences » de Rennes, l’Afec de Paris, le Crept Formation de Toulouse et l’Alaji SAS de Nancy), la Fédération nationale des Urof, l’Infrep (Ligue de l’enseignement), le réseau des Greta.

Par ailleurs, les Coparef ont reçu la délégation du Copanef pour habiliter des organismes au niveau régional destinés aux demandeurs d’emploi. De même pour plusieurs CPNE de branches (métallurgie, textile, déchets, recyclage, enseignement privé, agroalimentaire…) ou CPNAA (interprofession Opcalia), soit plus de 50 branches à mi-janvier.

Par principe, l’évaluation des candidats (à l’entrée et à la fin du dispositif) ne peut être réalisée par les formateurs. Pour la période allant du 1er novembre 2015 au 30 juin 2016, la phase d’évaluation des candidats bénéficie d’un financement de 10 millions d’euros du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) et doit faire émerger un prototype de prépositionnement des candidats.

Concrètement, l’Opca et Pôle emploi règlent à l’organisme le coût de l’évaluation, et le FPSPP les rembourse. Ce budget financera aussi la communication et la construction de la plate-forme de suivi de CléA.

Un repère pour les employeurs et les salariés

« CléA m’a permis de prouver un niveau minimal de connaissances pour préparer le concours de gardien de police municipale, témoigne un demandeur d’emploi en reconversion évalué par l’APP de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or). Et terminer une formation par un certificat, c’est un plus, psychologiquement, par rapport à une simple attestation ». « CléA est un repère réciproque pour les employeurs et les salariés », confirme Xavier Royer.

Sept compétences de base

Le référentiel de CléA couvre sept domaines définis par le Copanef-COC* et repris par un décret du 13 février 2015 : la communication en français ; l’utilisation des règles de base du calcul ; celles du numérique ; l’aptitude à travailler en équipe ; à travailler en autonomie ; apprendre à apprendre tout au long de la vie ; la maîtrise des gestes et postures, et le respect des règles élémentaires d’hygiène, sécurité et environnementales. Les thèmes sont subdivisés en 28 sous-domaines et 108 critères d’évaluation.

« Le socle a été bâti sur le modèle d’écriture du certificat de qualification professionnelle interbranches (CQPI), explique Xavier Royer, du COC. Et son contenu s’inspire notamment du référentiel des compétences clés en situation professionnelle (RCCSP) de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) et du cadre européen des compétences clés. »

L’obtention de CléA s’effectue en trois temps : une évaluation photographie les acquis du candidat ; une formation peut suivre (dans les cinq ans après l’évaluation) si certains domaines ne sont pas validés ; puis, la certification est remise par un jury paritaire constitué par le Copanef ou, par délégation, par les comités paritaires interprofessionnels régionaux pour l’emploi (Coparef) ou les CPNE de branches. Le socle s’acquiert intégralement, même si un parcours individualisé par étapes peut être envisagé.

(1) wwww.certificat-clea.fr

* Copanef : Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation ; COC : Comité observatoires et certifications.

Auteur

  • Valérie Grasset-Morel