À l’été 2010, ils n’ont ramassé que les papiers et changé les sacs-poubelle du parking. À présent, ils parcourent les allées du parc au volant des balayeuses de voirie avant l’arrivée du public à 10 heures. L’hiver, ils soufflent les feuilles, ils nettoient les bassins et les attractions gonflables en prévision de la saison suivante. Ils vérifient et réparent les 300 poubelles du site. L’été prochain, ils arpenteront peut-être le parc en journée, toujours en charge de sa propreté, mais ils seront en mesure, de plus, d’orienter les clients, eux qui connaissent maintenant le site comme leur poche. « Ils sont les meilleurs pour le travail qu’on leur a confié jusqu’ici », affirme Bruno Cambon, directeur d’exploitation du parc d’attraction du Pal, à Saint-Pourçain-sur-Besbre dans l’Allier, qui propose un parc zoologique (zèbres, éléphants, panthères…), des chambres (lodges à l’africaine), des spectacles aquatiques et des attractions foraines (575 000 visiteurs en 2015, 50 hectares).

Depuis 2010, c’est un simple contrat de services, sans appel d’offres, tacitement reconduit chaque année, que Bruno Cambon signe avec l’Ésat Loire et Besbre. Il n’a jusqu’ici cessé d’apprécier chez ces travailleurs handicapés la « volonté de bien faire les choses, mieux que les saisonniers qu’ils ont remplacés au départ ». Cela tient, pour une part, au fait qu’ils sont toujours encadrés (par un animateur de l’Ésat), ressource dont le parc ne dispose pas dans le cas des saisonniers.

Bruno Cambon s’appuie à présent sur leur expérience : « Ils connaissent les lieux sensibles du point de vue de la propreté. Ils vont là où l’on oublie trop souvent d’aller nous-mêmes. »

Le parc a aussi formé parmi eux quatre conducteurs de balayeuse de voirie qui, contrairement à leurs prédécesseurs, ne se feront pas a priori rapidement débaucher par un service de voirie municipale.

Bruno Cambon compte de plus en plus sur les 23 travailleurs de l’Ésat Loire et Besbre, tous reconnus handicapés à 80 %. À l’habituelle prestation de service, il a encore ajouté cette année une mise à disposition de quatre aides-jardiniers affectés au désherbage (soit 17 % du contrat). « Nos BTS et bac pro ont ainsi plus de temps pour concevoir nos nouveaux parterres de fleurs et espaces paysagers ! »

À force, depuis un an, le parc du Pal est devenu le premier employeur de l’Ésat, dont l’activité (95 000 euros de chiffre d’affaires annuel) se partage entre prestations de services (55 %), mise à disposition de personnel (25 %) et sous-traitance industrielle (20 %). L’été, les personnels de l’Ésat travaillent au parc du Pal tous les jours, par équipes de sept personnes, même le week-end. Ce qui a nécessité un arrangement particulier : les travailleurs de l’Ésat y gagnant un repos avant (jeudi et vendredi) et après (lundi et mardi). « C’est du donnant-donnant, explique Thierry Leleux, DRH. Les travailleurs font des efforts, à nous d’en faire aussi. »

Le taux d’emploi de salariés handicapés sur le parc se situe entre 4 % et 6 % selon les années. Pour s’approcher des 6 % réglementaires, il fait également appel à un autre Ésat pour du maraîchage, et emploie aussi des saisonniers reconnus handicapés.

Activité

Parc de loisirs.

Effectif

69 salariés permanents, 270 saisonniers entre avril et septembre.

Chiffre d’affaires 2015

16,3 millions d’euros.