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Philippe Détrie la maison du management

La chronique | publié le : 12.01.2016 |

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Philippe Détrie la maison du management

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Un manager heureux…Philippe Détrie a créé en 2014 La Maison du Management, dont la raison sociale est de développer un management responsable et entraînant pour l’ensemble des acteurs de la vie économique.

Pierre est un manager heureux. Sa société, la CJP, qui connaît un développement vigoureux et rentable, le paie bien. Son patron M. Georges l’estime et lui laisse une grande initiative pour réaliser ses objectifs et animer son équipe. Pierre a plaisir à s’impliquer dans son rôle et les résultats sont au top. Ses collaborateurs apprécient son écoute et son entraide permanente. Il travaille quatre jours par semaine et goûte le plaisir d’une vie choisie.

Un jour, une grosse commande arrive, assurant le doublement du chiffre d’affaires pour plusieurs années. Devant la nécessité d’accompagner la croissance, M. Georges propose à plusieurs cadres fidèles et méritants une promotion : passer de chef d’équipe à chef de service. Tous acceptent immédiatement, sauf Pierre, qui demande à réfléchir. M. Georges, tout emballé par l’envol glorieux de son entreprise et déçu par ce manque d’enthousiasme qu’il était loin d’avoir anticipé, dépêche Ariane, la meilleure coach de la région en matière de développement personnel. Sa mission : faire accepter à Pierre ce nouveau poste de manager à plus grande responsabilité.

Ariane le rencontre :

– Tout d’abord, bravo, Pierre, pour votre parcours au sein de la CJP. Vous avez commencé comme simple exécutant, je crois, et vous voilà manager ! Félicitations !

– Merci. C’est vrai que j’aime bien mon job.

– Oui, et puis vous avez été et vous êtes très performant…

– La CJP, pour ça, est une bonne boîte. On sait où on va, on est sur un bon marché, le boulot est intéressant, je m’entends bien avec mon boss.

– On sent que vous vous y plaisez, dans cette entreprise.

– Oui, l’ambiance est vraiment bonne, je suis pas trop mal payé et surtout, j’ai l’impression de maîtriser mon emploi du temps.

– C’est-à-dire ?

– Je fais beaucoup de choses en dehors du boulot. J’adore marcher avec ma femme, je joue avec mes enfants, je vois souvent mes amis, je bricole beaucoup chez moi, je suis au conseil municipal, j’ai une activité de bénévole dans le microcrédit.

– Super. Et vous arrivez à faire tout ça ?

– Eh bien, je m’organise…

– Encore bravo…

Ariane marque un temps d’arrêt et adopte un ton sérieux.

– Alors, vous connaissez sans doute la raison de ma venue ? La CJP vient de remporter une très grosse commande et elle a besoin de faire grandir son organisation. M. Georges m’a demandé de voir ce que vous pensiez des promotions qu’il a offertes aux cadres les plus méritants.

– Oui, je m’en doutais. Je suis très heureux pour tous les promus, mais je dois dire que, pour moi, je suis assez hésitant.

– Pourquoi ? Vous ne vous sentez pas à la hauteur du poste de directeur ?

– Oh si, cela ne me fait pas peur !

– C’est l’augmentation de salaire qui vous paraît insuffisante ?

– Non, elle me semble très correcte à première vue.

– Vous avez peur de manquer de moyens ?

– Non plus, la CJP a toujours su mettre à disposition les moyens nécessaires.

– Vous craignez pour l’avenir de la CJP ? Ou on vous a peut-être proposé un poste dans une autre entreprise ?

– Non, non, la CJP est solide, j’ai confiance en son avenir, en son management. J’y suis très heureux.

– Ah, je sais, c’est vis-à-vis de vos collègues chefs d’équipe. C’est délicat de devenir leur manager, non ?

– Non, non…

– Alors, pourquoi vous semblez si… réservé ?

Pierre prend un air embarrassé :

– Euh… Je ne souhaite pas travailler à temps plein. J’ai envie de profiter de la vie.

– Ce n’est que ça ?

– Euh oui… C’est que je n’ai pas envie d’une grande responsabilité ; la pression des résultats m’effraie un peu. Je suis quelqu’un de consciencieux et, comme je veux réussir les objectifs qu’on me donne…

Ariane l’interrompt vivement.

– J’ai fait une grande école, je suis membre depuis dix ans de La Maison du Management, je veux vous aider. Vous devriez accepter cette promotion. D’abord pour M. Georges, qui vous manifeste sa reconnaissance. Pour la CJP qui a besoin de vos talents à un moment décisif pour elle. Et pour vous, qui allez connaître la fierté d’une promotion, des problématiques plus intéressantes, un statut valorisant, l’autonomie de décision, un salaire plus que confortable…

– Oui, c’est sûr… Mais je ne sais pas si c’est vraiment ce que je recherche pour moi.

Ariane s’enthousiasme, malgré une telle réserve.

– Mais si, et c’est là que ça devient intéressant pour vous, Pierre. Parce que vous donnez un sacré coup de booster à votre carrière, et dans cinq ans, vous passez directeur. Et dans dix ans, peut-être directeur général de la CJP. Vous devenez la personne qu’il faut interviewer !

– Et après ?

– Après ? s’esclaffe Ariane, hilare. Eh bien, c’est le top. Parce qu’après tous les efforts que vous aurez fournis et avec tout l’argent que vous aurez gagné, vous pourrez vraiment prendre une retraite plus que confortable !

– Et alors ?

– Et alors ? reprend Ariane triomphante. Eh bien, vous pourrez faire tout ce que vous voulez. Topissime, non ?

– Par exemple ?

– Eh bien, par exemple, euh… marcher avec votre femme, voir vos enfants, vos amis, bricoler chez vous, prendre des responsabilités dans votre commune, dans le microcrédit…