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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

La chronique | publié le : 03.03.2015 |

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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

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Comprendre ce qui se joue

Dans les situations complexes, ce n’est plus la seule intelligence qui compte mais la compréhension systémique. Effectivement, de nombreux éléments sont en interaction dans un système humain. Une équipe, par exemple, ne se réduit pas aux personnes qui la composent. Il faut tenir compte du contexte : les projets lancés, la charge de travail, les tiraillements, les jeux d’influence, les alliances entre les personnes. Aucune interaction n’est neutre dans un système. Il faut donc apprendre à lire les petits signaux comme les grands : observer avec finesse, se mettre en empathie, capter les effets des échanges entre les personnes, évaluer les interactions et leur impact.

Développer une meilleure compréhension systémique suppose de ne pas réagir du tac au tac. Il faut se laisser sentir la situation dans son ensemble et en percevoir les ramifications. Il est recommandé d’adopter une vision d’hélicoptère en quelque sorte. Un événement rapporté par un collègue, une réunion qui s’enlise, un échange vif et musclé entre deux personnes… Est-ce important ou pas, y aura-t-il des effets secondaires, faut-il y accorder de l’attention ? Quelquefois, les signaux sont discrets, comme ce collaborateur qui demande s’il peut nous voir et l’on sent qu’il faut le recevoir illico, car, visiblement, il a quelque chose d’important à dire. Ou cette personne qui répond avec calme « bon, très bien », mais qui intérieurement accuse le coup et se ferme.

Capter une situation dans son ensemble, c’est utiliser son intuition ainsi que tous ses sens pour comprendre les « effets de dominos », jusqu’à parvenir même à anticiper. Cette personne va-t-elle se laisser faire ? Ou au contraire défendre son territoire ? Va-t-elle redoubler d’efforts ou bien laisser tomber parce que cela ne l’intéresse pas ? Les comportements humains sont assez logiques en général, même si certaines « logiques » restent surprenantes ! L’observation humaine est une mine d’or : elle permet de mieux décoder les réactions de chacun dans les groupes, et de comprendre ainsi comment se développent les boucles vertueuses ou au contraire les cercles vicieux.

Celui qui possède l’intelligence des situations prend le temps d’analyser les dynamiques en présence, de réfléchir. Dans ce contexte particulier, quels sont les scénarios envisageables ? On repère facilement les effets d’alliances par exemple, quand des personnes se groupent par intérêt, l’accord pouvant changer du jour au lendemain si les intérêts personnels se modifient. On apprend également à reconnaître le syndrome du « bouc émissaire », quand un groupe gêné par les tensions qu’il n’arrive pas à résoudre met à l’écart l’un de ses membres en espérant retrouver un équilibre. Mais il existe aussi toute la série des jeux de pouvoir et de domination, les rôles de victime, les quêtes de reconnaissance, les manœuvres pour donner le change et faire croire que l’on travaille, les comportements d’évitement, etc. Heureusement, il y a aussi les actes de générosité, la transmission de connaissances, le soutien mutuel, la passion du métier, le partage de bons moments.

Plus les entreprises deviennent collaboratives, plus les compétences relationnelles sont importantes. Le manager collaboratif, souvent en situation de faciliter le travail d’un groupe, en est très conscient. Il s’emploie donc à influencer positivement les autres et à transformer les situations grâce à sa maturité émotionnelle, sa tempérance et sa détermination.