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UNE CHARTE “BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL” AU CONSEIL GÉNÉRAL DE SEINE-ET-MARNE

Pratiques | publié le : 13.05.2014 | ÉRIC DELON

Soucieux de montrer son intérêt pour le bien-être au travail, le département de Seine-et-Marne a élaboré une charte comprenant trente mesures.

Bien être au travail : un engagement collectif, le bien-être pour chacun. C’est le nom de l’ambitieux projet du conseil général de Seine-et-Marne (5 000 agents), qui s’est traduit par l’élaboration d’une charte consacrée à cette thématique si sensible depuis quelques années. Les actions qui en découlent finiront de se déployer cette année.

Lorsqu’elle arrive dans la collectivité francilienne en 2008 en tant que DRH, Catherine Lafrance réalise rapidement que, si en matière de gestion de la souffrance au travail le conseil général dispose de nombreux outils, ces derniers sont souvent peu connus (voire inconnus) des agents mais aussi du personnel encadrant.

Dès 2009, la DRH et son équipe entreprennent de répertorier et de formaliser par écrit dans des fiches techniques l’ensemble de ces dispositifs. « Au final, entre les formations spécifiques sur le sujet, les Relais addiction, l’accueil à la prise de fonction, les Journées rencontre entre les gestionnaires de carrière et les agents, nous avons recensé plus d’une vingtaine d’outils », explique la DRH.

Fort de cet audit, la direction de la collectivité décide d’élaborer une charte ad hoc. Pendant dix-huit mois, une quinzaine de réunions sont organisées, avec des agents, des représentants syndicaux et des membres de la DRH. « Chaque réunion était divisée en deux groupes; l’un portait sur les risques psychiques, l’autre sur les risques physiques. Chacun devait émettre des propositions pour améliorer la vie au travail des agents », souligne la DRH. À l’issue de ces groupes de travail, une charte du “bien-être au travail” est donc élaborée et validée par le comité d’hygiène et de sécurité (CHS) puis par le comité technique paritaire (CTP).

Comité de suivi

Cette charte (2011-2014) propose 30 actions concrètes à mettre en œuvre durant cette période. Exemples : organisation de demi-journées “sans réunion”, mise en œuvre d’un service interne de médecine préventive, d’une prise en charge “souffrance au travail” par les psychologues de la collectivité, lancement d’un “midi des managers” au cours duquel les agents ont la possibilité de discuter librement avec leur hiérarchie.

« Au total, nous avons mis en place 19 actions sur 30, nous espérons finir fin 2014 », explique Catherine Lafrance. Début 2015, la collectivité commencera à élaborer une nouvelle version de la charte.

Parallèlement à sa mise en œuvre, la DRH a constitué un comité de suivi du déploiement des actions. Ce comité, qui se réunit trois fois par an, rassemble des élus, des membres de la direction générale, des représentants syndicaux et des médecins du travail. « Par ailleurs nous avons mis en place des indicateurs - comme l’absentéisme, les postes vacants… - afin d’être vigilants sur les effets des dispositifs. Nous avons également lancé des formations pour les managers afin qu’ils détectent les situations de souffrance au travail », rappelle Catherine Lafrance.

Représentant de FO au sein de la collectivité, Éric Claudepierre a refusé de signer la charte, à l’instar de la CGT : « Nous ne sommes pas convaincus de la pertinence de cette charte. Ce sont des vœux pieux, estime-t-il. Nous dénonçons régulièrement des situations de mal-être au travail, de souffrance psychique du fait de la pression exercée, notamment dans les établissements scolaires, qui ne sont que rarement prises en compte. »

Auteur

  • ÉRIC DELON