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LES TRANSPORTS DE MIDI-PYRÉNÉES S’UNISSENT POUR FORMER ET RECRUTER

Pratiques | publié le : 13.05.2014 | CATHERINE SANSON-STERN

Face à des difficultés de recrutement, la FNTV Midi-Pyrénées s’est associée à Pôle emploi, l’Opca transports, le conseil régional et l’Agefiph pour former et intégrer des chauffeurs de bus.

« Notre région a un besoin annuel de 140 conducteurs de bus qu’on avait du mal à trouver dans les zones rurales, expli-que Pierre Sauterel, directeur réseau transports du grou-pe aveyronnais Landès. C’est pourquoi la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) Midi-Pyrénées a été le moteur d’une opération de recrutement et de formation de chauffeurs de bus scolaires menée en partenariat avec Pôle emploi, l’Opca transports, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) et la région. » Initiée en 2009, cette opération a intégré le dispositif de préparation opérationnelle à l’emploi (POE) dès la création de celui-ci il y a quatre ans. « Midi-Pyrénées a été la première région de Fran­ce à faire des POE dans les transports et à combiner POE individuelle et contrat de professionnalisation », souligne Marc Lacaille, directeur de l’agence Pôle emploi de Castelginest, spécialisée en transport-logistique.

Informations collectives dans les entreprises

Chaque début d’année, la FNTV recense les besoins de ses adhérents pour la rentrée scolaire : 80 l’an dernier, 49 cette année. Les lignes sont localisées précisément, car le temps de trajet doit être le plus court possible pour un service d’une heure le matin et une heure le soir. À partir de mars, Pôle emploi et la FNTV organisent des informations collectives dans les entreprises pour des candidats identifiés par Pôle emploi ou Cap emploi, car ces contrats à temps partiel peuvent convenir à certains travailleurs handicapés (14 embauches sur 80 l’an dernier).

Suivant les lieux, les candidats sont testés avec la méthode de recrutement par simulation de Pôle emploi ou par des tests psychotechniques. Dans les départements les plus ruraux, les informations collectives, les tests et les entretiens avec les entreprises ont lieu le même jour. « En Haute-Garonne, nous réussissons à avoir 68 candidats validés pour 24 postes, mais c’est plus difficile en zone rurale », reconnaît Marc Lacaille.

L’enjeu est de sélectionner des candidats qui souhaitent réellement un temps partiel. « Sur huit conducteurs recrutés depuis quatre ans, seuls deux sont encore là », regrette Pierre Sauterel. « Un candidat peut nous faire croire que le temps partiel lui convient alors qu’il veut un temps complet, reconnaît Stéphane Parou, responsable de l’Opca transports Midi-Pyrénées. C’est pourquoi nous ciblons prioritairement des mères de familles et des seniors. »

Contrats à temps partiel

L’Opca intervient pour trouver le dispositif le mieux adapté à chaque situation. Cette année, 20 parcours sont pris en charge par la région via une Fier : formation individuelle emploi recrutement. Les autres, qui associent POE individuelle et contrat de professionnalisation, sont cofinancés par Pôle emploi et l’Opca.

À l’issue de la formation de 420 heures, qui a débuté ce mois de mai, la plupart des demandeurs d’emploi décrocheront un titre professionnel “conducteurs voyageurs” reconnu par le ministère du Travail et un CDI à temps partiel.

Conscientes de la précarité de ces contrats scolaires, certaines entreprises de la FNTV se tournent vers une opération lancée il y a deux ans par les mêmes partenaires, associant une formation de conducteur de cars grand tourisme de 420 heures et des con­trats à temps complet. Plus attrayante pour les candidats, elle permet aux entreprises d’être plus sélectives : en Aveyron, 10 candidats se sont présentés pour 8 postes de conducteurs scolaires, contre 48 pour 8 postes de chauffeurs de tourisme. C’est comme cela que Pierre Sauterel a embauché un ex-cuisinier et un ex-boulanger, d’abord sur un CDD de 24 heures par semaine pour du scolaire, « le temps de les faire monter en compétence », avant de signer avec eux un CDI à temps complet avec des missions de tourisme à l’international. Cette année, il en a recruté quatre de plus.

Auteur

  • CATHERINE SANSON-STERN