Un ouvrier ou un employé non qualifié mais formé par son employeur a 2,4 fois plus de chances d’obtenir une promotion que tout autre salarié non formé. Les chances d’un cadre formé ne sont, elles, multipliées que par 1,8 !

Isabelle Marion-Vernoux, coordinatrice d’un récent ouvrage du Céreq* à l’origine de ce constat explique que « le lien formation-mobilité semble différent selon que l’on occupe un poste qualifié ou non. Pour les salariés aux postes les plus qualifiés, la formation est généralement abondante et la mobilité souvent associée à une formation spécifique. Pour les salariés occupant les postes les moins qualifiés, la formation, rare, semble plutôt réservée aux salariés destinés à connaître une mobilité ascendante ».

Autre constat : les opportunités de mobilité interne dépendent fortement de l’organisation au sein des entreprises. « Elles sont multipliées par cinq dans les organisations qui favorisent les apprentissages et l’autonomie dans le travail », précise le Céreq. Elles sont aussi accrues pour les personnes âgées de 30 à 39 ans et les cadres, mais elles sont plus réduites pour les femmes et les salariés des petites entreprises. Le lien formation-mobilité interne est également plus fort dans les structures qui proposent des entretiens où sont abordées les questions de formation. « Le nouvel entretien professionnel obligatoire tous les deux et six ans est donc un point clé de la réforme », souligne Isabelle Marion-Vernoux. Au cours des prochains mois, dans le cadre d’une étude réalisée pour le Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle auprès d’un panel de salariés dont les parcours professionnels seront observés sur cinq ans, le Céreq va approfondir ce lien formation-mobilité interne et externe, « peu analysé jusqu’à présent ». Les premiers résultats de cette étude seront diffusés fin 2015.