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Enquête

DES RECRUTEMENTS ORIENTÉS VERS LES ÉTUDIANTS

Enquête | publié le : 13.05.2014 | MARIETTE KAMMERER

Dans le volet sur l’emploi des jeunes, l’accord sur le contrat de génération de la mutuelle instaure un temps partiel étudiant en CDI, à faire évoluer vers un temps plein.

L’accord contrat de génération signé par la Maif en novembre 2013, avec la CFDT et la CFE-CGC, prévoit le recrutement de 230 jeunes de moins de 26 ans en CDI sur trois ans. Soit davantage que les 83 jeunes recrutés les trois années précédentes. Cependant, sur ces 230 embauches, 125 concernent des contrats étudiants à temps très partiel, de 480 heures par an minimum.

Ces contrats visent en priorité des étudiants préparant un diplôme de l’enseignement supérieur. Chargés d’enregistrer les déclarations de sinistres, ils travailleront notamment le samedi, pendant les vacances scolaires, et bénéficieront des avantages sociaux de la Maif - complémentaire santé, aide au transport et au logement.

Un horaire compatible avec les études

Une vingtaine d’entre eux - étudiants en sociologie, droit, sciences physiques… - a déjà été recrutée en Ile-de-France sur la base d’une durée de 680 heures annuelles, les prochains seront embauchés à Lyon et Marseille. « Cela répond à un besoin de l’entreprise de faire fonctionner de nouveaux services le samedi, si possible sans impacter nos salariés, et cela permet d’offrir à des étudiants un emploi stable et adapté à leurs horaires », indique Olivier Ruthardt, directeur délégué des ressources humaines. La mutuelle a donc profité de la négociation sur le contrat de génération pour instaurer cette souplesse d’organisation horaire.

L’Unsa, qui n’est pas signataire de l’accord, y voit un détournement de l’esprit de la loi sur le contrat de génération : « Faire travailler des étudiants huit heures par semaine pour répondre à un besoin ponctuel de l’entreprise, pourquoi pas, et cela aurait pu être fait depuis vingt ans. Mais cette disposition n’a rien à faire dans un accord sur le contrat de génération », estime Frédéric Raison, secrétaire du syndicat, qui avait demandé l’embauche de 300 jeunes qualifiés à plein temps, au lieu des 105 prévus par l’accord.

La Maif s’y engage néanmoins à faire évoluer ces temps partiels étudiants vers des temps pleins, pour les salariés qui le souhaitent : « Nous leur proposerons un temps plein dans les six mois suivant la fin de leurs études, sur le poste occupé ou sur un autre, précise Olivier Ruthardt. Notre objectif est aussi de disposer dans quelques années d’un vivier de collaborateurs formés et expérimentés. »

Le recrutement d’étudiants est nouveau pour la Maif, qui a dû adapter ses modalités de sélection. La mutuelle a contacté des universités, écoles, bureaux des élèves, Crous, et elle a déposé des annonces sur des job boards dédiés aux étudiants. « Nous avons reçu plus de 2500 candidatures pour 35 postes proposés. Cela confirme la pertinence de notre offre », souligne le DRH. L’entretien d’embauche avec un manager et un RH est organisé sur le futur lieu de travail afin que le candidat puisse se projeter, découvrir les locaux, l’équipe et les outils de travail. « Notre but est de les former aux métiers du contact et de la relation client à distance. Pendant l’entretien, on teste avant tout leur motivation et leur empathie pour répondre aux sociétaires qui appellent », complète Olivier Ruthardt. Les premiers embauchés ont été formés pendant quinze jours, lors des vacances de février, sur les outils techniques et les polices d’assurance, puis ont commencé à travailler en binôme avec un salarié expérimenté. L’équipe d’encadrement a suivi une journée spéciale de formation sur les postures managériales adéquates et sur la spécificité de ce management par intermittence. Des outils collaboratifs vont être mis en place pour maintenir le lien avec ces salariés.

La Maif espère avoir 100 étudiants recrutés et formés d’ici à septembre prochain, soit davantage que l’objectif fixé pour cette année. Quant aux 105 embauches de jeunes à plein temps, une trentaine ont déjà été réalisées. « Pour ce public, nous n’avons pas changé nos modes de recrutement, hormis le critère d’âge - moins de 26 ans -, ce qui n’est pas un frein pour trouver des candidats qualifiés », constate le DRH. Les jeunes recrues sont accompagnées par un tuteur et suivis par un RRH dans leur intégration. Ils suivent un parcours de formation interne, comme tout nouvel embauché.

MAIF

• Activité : assurance.

• Effectif : 7 000 salariés.

• Chiffre d’affaires : 3,04 milliards d’euros fin 2012.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER