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Enquête

CAPITALISER SUR LES ALTERNANTS ET LES JEUNES SALARIÉS

Enquête | publié le : 13.05.2014 | NICOLAS LAGRANGE

Natixis et ses filiales en France poursuivent des objectifs ambitieux en matière d’alternance, de recrutement de jeunes en CDI et de fidélisation. En misant notamment sur un accompagnement renforcé et un meilleur pilotage au niveau corporate.

Depuis le 13 septembre 2013, Natixis Intégrée (Natixis SA et ses filiales) s’emploie à harmoniser et à améliorer ses pratiques de recrutement et de gestion de carrières. À cette date, trois organisations syndicales sur cinq (SNB CFE-CGC, CFDT, CFTC) signent l’accord sur l’emploi, qui comprend notamment des volets mobilité et contrat de génération.

La filiale du groupe BPCE prend deux engagements forts envers les jeunes à l’horizon de trois ans : réserver 42 % des recrutements externes en CDI aux moins de 30 ans (contre 37 % en 2012) et employer 5 % d’alternants (contre 3,5 % aujourd’hui). Dans un contexte de réduction des effectifs en 2014, avec près de 700 départs volontaires et mobilités.

Un périmètre plus large

Afin d’élargir les perspectives de carrière et de faire évoluer la pyramide des âges, un cabinet mobilité-recrutement est créé sur le périmètre de Natixis Intégrée. « Chaque entité avait sa propre organisation, explique Sylviane Baumier, responsable recrutement et mobilité. Nous avons défini un socle commun et nous mettons en place une communication plus homogène. »

Exemple lors des forums écoles-universités, où Natixis souhaite présenter l’ensemble de ses métiers et pas seulement ceux de grande clientèle, en mutualisant les initiatives des filiales. Cette volonté de décloisonnement s’appuie aussi sur un nouveau processus de validation des ouvertures de postes jusqu’aux managers de proximité, qui facilite dès que possible le ciblage sur les jeunes. « Le cabinet mobilité-recrutement commence un peu à faire bouger les choses, assure Laurent Jacquel, délégué syndical national SNB CFE-CGC. Les offres sont moins fermées, moins restrictives. Il s’agit d’un changement culturel de longue haleine afin de diminuer la pratique du réseautage, au sens de copinage, qui prévaut encore trop souvent. »

Cerner les besoins

L’accord emploi, qui fait de l’alternance un vivier essentiel de recrutement des jeunes, prévoit de faire passer le taux de transformation en CDI de 2 % actuellement à 5 %, 10 % puis 15 % en 2016. « Lorsque nous faisons le choix de l’alternance, nous devons réfléchir d’emblée aux perspectives d’embauche, expose Isabelle Bannerot, DRH de Natixis Factor (activités d’affacturage). Cela suppose de mieux cerner les besoins futurs en amont avec les managers, et de renforcer le suivi et l’évaluation des jeunes durant leur cursus et avant la fin. » « Les alternants viennent parfois chez nous pour une première expérience et poursuivent ensuite leurs études, ajoute Sylviane Baumier. Si nous voulons les retenir, il faut davantage privilégier les étudiants en fin de cursus, en master 2 plutôt qu’en BTS. » Un nouvel outil de gestion des talents (Technomedia) permettra aux 80 RRH de toutes les entités de mieux partager les données sur le vivier de jeunes (salariés, alternants, stagiaires, VIE).

Pour les jeunes embauchés en CDI, l’accord met en place un parcours d’intégration systématique, « une disposition vraiment innovante », selon le représentant du SNB CFE-CGC : temps d’échanges avec le manager avant la prise de fonction, remise d’un passeport d’accueil le premier jour, présentation à l’équipe par le manager et planification d’entretiens avec les interlocuteurs jugés incontournables. Autant d’étapes impératives détaillées dans un kit d’intégration, les modalités pouvant être adaptées par les filiales. « Les dispositifs antérieurs sont très variables d’une entité à l’autre, relève Isabelle Bannerot. Une synthèse des bonnes pratiques est en cours d’élaboration. »

Une autre nouveauté : l’accompagnement de chaque jeune embauché de moins de 30 ans par un référent CDI. A priori un sénior (hors n + 1), qui a vocation à favoriser l’acclimatation du nouvel entrant, à lui transmettre la culture d’entreprise, et pour lequel un guide et un module d’e-learning sont en train d’être finalisés. « Le renforcement de l’encadrement de toutes les catégories de jeunes, y compris les stagiaires, est positif », juge Laurent Jacquel, qui déplore leur nombre excessif dans certains services. La mise en place de cet accompagnement repensé devrait s’étaler sur toute l’année.

NATIXIS INTÉGRÉE

• Activité : banque de financement, de gestion et de services financiers

• Effectif : 15 000 salariés fin 2013.

• Produit net bancaire : 7,2 milliards d’euros en 2013.

Auteur

  • NICOLAS LAGRANGE